Algérie

Les opérateurs économiques dépriment Selon l'indice du FCE pour la performance de l'entreprise



Dans une économie qui continue de fonctionner encore comme «une économie rentière», le Forum des chefs d'entreprise (FCE) s'inquiète et s'alarme sur «la place du secteur privé national qui reste mal définie».
Dans son 4e rapport d'évaluation semestriel de l'IFPE 40 (Indice du FCE pour la Performance de l'entreprise algérienne), établi à travers le recensement des contraintes rencontrées par les opérateurs économiques, le FCE a mis en avant «la trop faible réactivité du gouvernement» dans le traitement des problèmes soulevés par les opérateurs qui sont pourtant «simples et évidents».
Le conseiller économique du FCE, Mouloud Hedir, a précisé dans un rapport d'évaluation semestrielle, pour la période de septembre 2012 à février 2013, les opérateurs sont déprimés car le climat des affaires demeure contraignant, conjugué à une bureaucratie coûteuse.
Malgré les incessants appels des opérateurs pour revoir le crédit documentaire, qui n'a pas contribué au recul des importations comme prévu, le gouvernement n'a pas encore décidé de le réviser.
Le recourt obligatoire au credoc coûte 1,1 milliard de dollars aux entreprises et ne profite qu'aux fournisseurs étrangers. Pour réduire les importations, le gouvernement doit prévoir des mesures encourageant l'investissement et allégeant les procédures bureaucratiques.
Malgré «les intentions claires» exprimées par le gouvernement pour assainir l'environnement économique, le FCE déplore les retards accusés pour l'améliorer. En attendant la modernisation des ports et le secteur maritime, les opérateurs continueront à supporter des surcoûts évalués entre 8 et 9 milliards de dollars.
«L'Algérie peut facilement créer trois ports de dimensions mondiales», a remarqué l'économiste, plaidant pour une visibilité économique car certaines entreprises ont des capacités pour exporter mais ne peuvent pas s'engager sur des délais précis.
Le chantier des réformes inachevé
Les opérateurs contestent aussi les retards pour publier des textes d'applications relatifs aux lois ou textes réglementaires. C'est le cas, par exemple, pour le statut d'opérateur économique agréé, entré en vigueur en ce début d'année. Ce dispositif, qui prévoit des facilitations douanières, a été mis en place en 2001, mais ce n'est qu'en 2009 qu'il a été instauré à travers la loi de finances 2010.
Néanmoins, cela «n'a pas suffit car les services des douanes ont exigé un texte d'application», publié 21 mois après (1er mars 2012). Et il a fallu encore une année pour le mettre en 'uvre.
Le FCE va observer les conditions d'application de cette facilitation douanière mais d'emblée un appel est lancé pour demander sa généralisation à l'ensemble des entreprises qui réunissent les conditions exigées dans les cahiers des charges.
«Seules 28 entreprises publiques ou privées ont bénéficié du statut d'opérateur économique agréé», a relevé M. Hedir. Dans le rapport, le FCE revient sur l'amplification du secteur informel qui est «très puissant».
Sur le plan réglementaire, les opérateurs économiques mettent en avant un régime d'investissement «peu transparent» et «peu cohérent».
Depuis 2001, l'arsenal juridique à caractère économique a été complété par une vingtaine de lois de finances et de lois de finances complémentaires, de trois lois sectorielles (eau, montagne et tourisme), trois amendements de la loi sur le foncier en plus des multiples dispositions douanières et fiscales.
M.Hedir a évoqué aussi les lenteurs accusées pour achever les réformes bancaires et financières, conjuguées à «un gros retard en matière de gouvernance».


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