Algérie

Les Olympiques mis aux oubliettes, les Locaux remis aux calendes grecques



Alors qu'elle semblait gagner le respect de tout un continent à la faveur d'un parcours éliminatoire qui devait la conduire, selon le plan de route tracé, aux JO de Londres, l'équipe nationale olympique n'est désormais plus qu'un lointain souvenir. Et pourtant, de cette épopée qui devait se conclure en beauté en terre marocaine, ne nous séparent que trois petits mois ! Trois mois qui prennent les allures d'une éternité pour toute sélection qu'aucun événement, aucune échéance, aucun regroupement ne réunit depuis. Surtout quand cette fin brutale intervient au lendemain d'une élimination sans gloire qui, sans que ses premières victimes le sachent, sonnera le glas d'une sélection qui vient pourtant à peine de naître.Or, une grande partie des espoirs de renouveau du football national reposaient sur les frêles épaules de ces jeunes internationaux qu'une impardonnable glissade lors du tournoi final qu'accueillait le Maroc allait renvoyer dans les méandres de l'anonymat, au grand dam de ceux qui croient que les plus grandes réussites naissent souvent des plus cruels échecs. Et là est tout le drame de la gestion algérienne en matière de football ! Trois mois seulement ont suffi pour enterrer vivante une EN olympique qui avait pourtant fière allure et qui devait faire office, pour au moins les cinq années à venir, d'antichambre de l'équipe national A. Les Maâzouzi, Ziti, Bitam, Belamri, Chafaï, Touahri, Aouedj, Daoud, Abeid, Hamroun Benaldjia, Belaïli et Saâyoud pour ne citer que ceux-là ont, ainsi, été mis aux oubliettes sacrifiés sur l'autel d'une absence de vision à moyen et à long termes de ceux qui gèrent les affaires du sport-roi national. Depuis son élimination de la course aux JO 2012, l'EN olympique n'a plus tenu le haut du pavé de l'actualité footballistique et n'intéresse même presque plus aucune sphère dirigeante.
Du coup, en Algérie, on se rend compte qu'en mettant au frigo cette pourtant tellement prometteuse et si talentueuse EN olympique, l'on se prive d'une peu clairvoyante façon d'un riche et hétéroclite réservoir qui aurait certainement pu servir de boîte à idées, particulièrement en ce moment de forfaits groupés d'éléments seniors convoqués pour le déplacement en Gambie (Yebda et Meftah entre autres).
Affirmer, alors, que l'Algérie demeure l'un des rares pays au monde sans doute à ne pas disposer de sélection olympique équivaudrait à reconnaître le manque de visibilité et de prévoyance de la DTN. Cette même DTN qui, elle-même encouragée par une FAF tout aussi coupable, semble se cacher derrière l'argument léger selon lequel le manque d'échéance à court terme aurait favorisé la dissolution de cette EN olympique. Comme si priver les Abeid, Saâyoud, Belaïli, Belamri et autres Benaldjia et Ziti des gros enseignements et de toute l'expérience que seuls des joutes amicales internationales et des tournois régionaux peuvent apporter allait favoriser leur épanouissement et leur permettre de suivre le cheminement logique que doivent prendre leurs carrières respectives en les menant, ensemble, chez les A. Or, hormis ce genre de joutes à caractère international et à visée préparatoire, l'EN olympique n'a pas d'autre contexte qui permettrait à ses sociétaires de progresser à même de constituer, comme cela se fait ailleurs et devrait être le cas chez nous, le véritable vivier dans lequel viendrait puiser le sélectionneur national Vahid Halilhodzic pour compléter sa liste, trouver une solution de rechange ou seulement tester un élément qui promet. Ceux qui tracent la feuille de route du football national ont certes pensé aux U20 et aux U17 en sollicitant les services du Français Jean-Marc Nobilo, mais ils n'ignorent, à ce sujet, aucunement que les premiers fruits de ce travail en profondeur ne devrait pas être visibles avant au moins deux ans. Cette condamnable façon d'enterrer l'EN olympique rappelle, étrangement, la fin de parcours de sa jeune aînée des locaux que même une demi-finale d'un CHAN soudanais rondement mené n'a pu sauver de ces dirigeants-castreurs à la vision très limitée. L'on ne peut, de fait, qu'être logiquement d'accord avec l'ancien capitaine de la sélection et candidat recalé au poste d'entraîneur des locaux, Ali Fergani, qui regrettait que sa nomination, celle de son adjoint Lakhdar Belloumi ainsi que l'établissement d'un plan de travail pour cette EN A' aient été ajournés de six longs mois sous prétexte qu'aucune échéance proche n'était au programme.Une totale absurdité qui prive, non seulement, la sélection des locaux de pas moins de six mois de préparation doublement bénéfique, mais qui risque aussi et surtout de déposséder encore plus la vitrine la plus exposée du football algérien, l'équipe première en l'occurrence, d'un réservoir aussi riche en valeurs intrinsèques que rassurant sur l'existence d'une relève au fort potentiel.
Au lieu donc de reporter ses débuts, la FAF se devait tout simplement de se casser la tête pour trouver à cette équipe des matches amicaux, d'autant plus que cette sélection n'est pas conditionnée par les fameuses dates FIFA. Mais la FAF a malheureusement préféré opter pour des économies de bout de chandelle.
R. B.


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