Algérie

Les oléiculteurs oubliés à Béni Amrane



En effet, l'opération de réhabilitation des oliveraies que les services agricoles (DSA) avaient l'habitude de mener dans cette région montagneuse et dont les gens en avaient énormément profité, a été tout simplement omise de ce programme. Seules la plantation de nouveaux oliviers et leur irrigation ont été reconduites. Du coup, toute la production oléicole comprenant les différentes variétés des olives et des huiles risque d'être compromise aux prochaines récoltes. «Pour bénéficier de ces aides, il faut posséder de vastes étendues vierges, chose que nous n'avons pas ici», nous dira un fellah. D'autres paysans se demandent pourquoi l'on exclut de l'opération l'entretien des oliviers déjà existants. Ils expliquent que même les oliviers ayant été complètement ravagés par les incendies durant les périodes de canicule peuvent àªtre récupérés facilement, puisque il suffit de les greffer simplement par des paysans doués et détenant un savoir-faire qui se transmet de père en fils chez des familles faisant des miracles en la matière. Les agriculteurs de la région sont en outre dans une totale déception du fait qu'ils ne peuvent pas tirer profit eux aussi de la campagne d'irrigation. Ils voient mal comment pouvoir concrétiser sur le terrain cette campagne si elle est menée de la manière qui leur a été proposée, autrement dit par camions citernes. Or, on sait que l'accès avec des camions citernes reste difficile dans les oliveraies en raison de l'inexistence de pistes et de routes, et où, parfois, la nature du terrain montagneux et escarpé ne permet nullement de mener à  bien l'opération. En revanche, dans ce milieu paysan, on estime que «l'argent doit àªtre injecté dans le rétablissement des cuvettes réalisées depuis des décennies et qui permettent la rétention des eaux pluviales. «C'est un système fiable depuis la nuit des temps, élaboré par nos anciens», disent ces paysans, convaincus. Ce sont de petits bassins conçus en ces endroits difficiles d'accès de sorte à  retenir l'eau pluviale et qui s'avèrent àªtre le meilleur moyen pour irriguer convenablement l'olivier, estime-t-on dans ces milieux de fellahs. En tout état de cause, des familles paysannes dans la région sont dans l'inquiétude de voir entériner la décision des services agricoles pour la deuxième année consécutive concernant cette opération «improductive», laquelle pénalise énormément ces paysans pour qui la production oléicole reste l'unique source de survie.


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