Algérie

« Les officiers de l'armée ont averti le président Chadli qu'il serait tué s'il ne démissionnait pas »



Selon Ali Haroun, une des personnalités civiles qui ont poussé à l'annulation des résultats des élections législatives en 1991, les détenteurs du pouvoir s'attendaient à une réaction violente de la part des partisans du FIS, lorsqu'ils ont décidé de stopper leur ascension vers le pouvoir. Ajoutant que officiers supérieurs de l'armée ont informé Chadli Ben Djedid qu'il serait tué par le FIS s'il ne démissionnait pas.Le membre du Haut Comité d'Etat, Ali Haroun qui était l'invité du Fatour Essabah » d'El Khabar est en effet revenu sur une période précise de l'histoire contemporaine de l'Algérie, à savoir la quasi accession du FIS au pouvoir après sa victoire écrasante lors des élections du 26 décembre 1991, déclarant que le gouvernement a été abasourdi à l'annonce des résultats de l'élection ou le FIS a remporté 188 sièges au premier tour, et était sur le point d'obtenir le reste des sièges au deuxième. Ces résultats contredisaient les rapports qui prévoyaient une victoire limitée du FIS. Un comité a alors été constitué après le 26 décembre, avec Ali Haroun qui était à l'époque ministre des droits de l'homme, de Boubakeur Belkaid ministre de la communication, et des généraux Mohamed Touati et Abdelmadjid Taghit. Ceux-ci étaient chargés de fournir une formule assurant une couverture légale à l'arrêt du processus électoral, afin d'éviter que ce qui allait arriver le 11 janvier 1992 ne soit assimiler à un coup d'état. A la question de savoir s'il pensé vingt ans après que le mouvement auquel il avait participé était un coup d'Etat il répond que « si le mouvement que nous avons entrepris avait échoué cela aurait été un coup d'état mais cela n'a pas été le cas? nous pensons que nous avons évité à l'Algérie de tomber dans un régime théocratique, qui allait se diriger vers une guerre civile. Si nous avions permis qu'un deuxième tour ait lieu une partie de l'armée s'y serait opposée, nous avons fait en sorte que l'armée ne sorte pas avec les chars dans les rues ». Il souligne qu'en dépit de ce qui arrivé il n'avait aucun doute sur les résultats obtenus par le FIS et que cela avait été le choix réel des algériens. Il dira également qu'il ne regrette pas sa participation au mouvement du 11 janvier 1992, mais qu'il désolé du nombre de victimes. Ali Haroun pense par ailleurs que l'Algérie pourrait connaitre une révolution populaire comme le reste des pays arabe, déclarant que « la vague va toucher l'Algérie ». Il demande des réformes qui permettraient aux algériens de décider de leur avenir, et indique que rien n'empêche Bouteflika de le faire « puisqu'il est le premier responsable avant l'institution militaire ». Il a en outre ajouté que lui et Boubakeur Belkaid étaient, avec l'accord du général Nezzar, derrière la venue de Boudiaf et qu'il préparait un livre sur l'assassinat de ce dernier le 29 juin 1992. Il a enfin considéré que l'internement de milliers d'algériens dans les camps du sud durant la crise sécuritaire était une erreur, et que nombre d'entre eux avaient été arrêtés par erreur et qu'ils auraient du être libérés quant les choses se sont calmées.


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