Les offensives du 20 août 1955 dans la wilaya de Skikda étaient un message à la France coloniale démontrant que "le peuple algérien ne veut pas d'un substitut à l'indépendance", la résistance populaire et l'adhésion massive dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) ont appuyé le message, ont affirmé des moudjahidine et des témoins.Le moudjahid Alkmi Allaoua, connu sous le nom Bekouche Allaoua, âgé aujourd'hui de 83 ans, un des chefs des groupes ayant organisés les attaques du 20 août 1955, a indiqué que la France avait réalisé, après l'organisation infaillible de ces attaques, qu'elle faisait face à une "guerre réelle".Il a indiqué dans ce contexte qu'à travers les attaques du 20 août 1955, la France avait enfin compris que "le peuple algérien a épousé la cause de la Révolution, en témoigne, la vaste collecte des armes et des munitions et le recours de la France à la répression collective contre les femmes, les enfants et les personnes âgées dans les différentes régions du pays".Pour ceux qui ont participé à ces offensives, souligne M. Alkmi, l'indépendance de l'Algérie se sentait très proche et le slogan "mourir pour le pays", confirmait le point du non-retour d'une Révolution étreinte par le peuple.Evoquant une rencontre tenue avec Si Ahmed, le nom de guerre de Zighoud Youcef, deux jours après les offensives du Nord Constantinois, le moudjahid Alkmi qui faisait partie du groupe chargé d'attaquer l'aéroport, lieu de résidence des groupes spéciaux de l'armée française, a fait savoir "qu'au cours de cette rencontre évaluative, Zighoud était franc et ferme et avait demandé à tous ceux qui étaient incertains quant à leurs engagement de déposer leurs armes".Se remémorant les détails des attaques de ce samedi 20 août 1955, le moudjahid Al Aifa Mohamed appelé Bata, âgé aujourd'hui de 81 ans a précisé que" les préparatifs des offensives du Nord Constantinois ont débuté au début de l'été 1955", soulignant que "le moudjahid Zeghat Ismail, était le contact, à travers qui les moudjahidine recevaient les ordres et les consignes"."Ammi Mohamed était chargé avec huit (8) autres moudjahidine de mener l'attaque contre une caserne militaire, à l'entrée de la ville de Constantine, ce samedi 20 août 1955", s'est-il souvenu.Le moudjahid, un ancien condamné à mort, qui a reçu l'APS à son domicile, à la cité Beni Malek à Skikda se souvient aussi des représailles qui ont suivi ces attaques dans les communes et aux quartiers de la ville de Skikda, et se rappelle la grue "plantée" devant le stade communal de Skikda, utilisée par l'administration française pour creuser des tranchées dans lesquelles étaient jetées les victimes des massacres collectifs.Pour ne pas oublier ces massacres horribles commis par les forces coloniales dont les victimes sont estimées à 5.000 martyrs dans la région, l'association culturelle et historique du 1er novembre 1954 organise chaque année des conférences et invite les moudjahidine pour témoigner des atrocités vécues et préserver l'histoire, selon le président de l'association Mohamed Seyad.Le même responsable a proposé la réalisation de stèles commémoratives et des fresques murales dans des sites, témoins des événements du Nord Constantinois, soulignant qu'un dossier dans ce sens a été présenté par l'association au ministère des moudjahidine, pour la réalisation d'une stèle dans la commune de Flifla, près d'un puit transformé en charnier où 20 cadavres ont jetés, en représailles.La wilaya de Skikda compte de nombreux sites témoignant de la résistance du peuple algérien et sa détermination à recouvrir son indépendance à l'image du stade communal, du carré des martyrs et des cimetières de Zefzafa et Flifla, selon les informations recueillies auprès des personnes qui ont survécu aux événements du Nord Constantinois.
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Posté Le : 18/08/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz