Algérie

Les œuvres sociales suscitent toutes les colères



Pourquoi les syndicats autonomes de l'éducation nationale ne sont-ils pas encore parvenus à  un consensus autour de la gestion des œuvres sociales, après que le ministre eut décidé de lever la mainmise de l'UGTA sur la gestion de ces fonds ' Il faut savoir que ces fonds en question sont les sommes cumulées des 3% de chaque salaire d'un travailleur du secteur, ce qui représente, selon le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), 1300 milliards de centimes par an.Le CLA évoque également des biens immobiliers relevant des œuvres sociales, implantés à  l'étranger. En Algérie, chaque wilaya compte au moins un siège dédié à  la commission chargée de la gestion des œuvres sociales, ce qui donne au total 48 sièges plus une vingtaine d'auberges relevant du même secteur. Le Conseil national des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest) évalue ces montants à  2000 milliards pour l'exercice 2010-2011.
Le premier syndicat cité plaide pour la décentralisation de la gestion en donnant le pouvoir de décision de la destination de cet argent à  l'assemblée générale de chaque établissement. «Nous sommes contre la centralisation du fait que les membres de la commission ne peuvent àªtre au-dessus de toute tentation de corruption. Personne ne peut garantir une transparence totale vu que les moyens de contrôle sont faibles», a souligné, dans ce contexte, Iddir Achour du CLA qui attend toujours de pouvoir faire partie des syndicats agréés. Cette conception n'est pas partagée par le Cnapest qui voit en la décentralisation un risque d'émiettement, à  travers les établissements scolaires, de l'argent des œuvres sociales, ce qui «mettra un terme à  la solidarité qui doit àªtre la finalité même de l'existence des œuvres sociales». Par ailleurs, des voix s'élèvent pour connaître le passif de l'argent géré depuis des années par l'UGTA. Un patrimoine aux mains de l'ugta Les syndicats autonomes dénoncent le fait que le ministère de l'Education nationale s'est contenté de charger les membres de la FNTE, les anciens gérants, de rendre compte du passif des œuvres sociales à  travers l'installation d'une commission excluant les syndicats autonomes de cette tâche. «C'est une façon d'évacuer tout droit de regard sur la gestion antérieure communément connue et rendue célèbre par les malversations et autres dilapidations en raison de l'absence totale de transparence», a déclaré Nouar Larbi au lendemain de la promulgation du nouveau décret sur la gestion des œuvres sociales. Pour ce qui est de l'annonce de l'installation d'une commission mixte, composée de représentants des ministères du Travail, de l'Education nationale, des Finances et des délégués de l'UGTA, elle est considérée par les travailleurs de l'éducation comme «une tentative de diversion, car en plus de la marginalisation des syndicats autonomes, elle se trouve dépourvue de toute prérogative pour entamer la récupération de l'argent et des biens des œuvres sociales et devrait, de ce fait, àªtre instituée au moins par décret exécutif afin de lui conférer un pouvoir décisionnel», peut-on lire dans le communiqué rendu public par le Cnapest à  ce sujet. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) estime que «l'Etat, à  travers le ministère de la tutelle, est dans l'obligation de protéger l'argent des travailleurs de toutes les convoitises, mais avec un droit de regard pour les syndicats qui auraient pu àªtre, par la même occasion, intégrés dans la commission d'enquête installée pour l'inventaire du patrimoine des travailleurs de l'éducation», selon M. Aït Hamouda, chargé de la communication au SNTE. Il est clair que le dossier des œuvres sociales est toujours dans l'impasse.
Les syndicats doivent se réunir autour d'une formule dans les plus brefs délais, afin de surmonter cette question pour ne pas avoir à  céder du terrain sur les autres revendications toutes aussi importantes que les œuvres sociales.
 


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