Les Occidentaux attendent le feu vert des Libyens

Considérée comme une agression par une partie des Libyens, l'éventuelle présence des troupes étrangères en Libye, sous prétexte de lutte antiterroriste, porte en elle le risque d'une aggravation de la crise dans ce pays voisin, estiment certains observateurs.La Grande-Bretagne se dit prête à envoyer ses troupes en Libye, pour combattre l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech), a affirmé, hier, dans le Telegraph son chef de la diplomatie, Philip Hammond, alors qu'il disait le contraire, il y a presque une semaine lors de sa visite à Tripoli. "Cela n'aurait pas de sens de tout exclure d'emblée parce qu'on ne sait jamais comment les choses évoluent", a-t-il dit, expliquant qu'il existe "une perspective crédible sur l'envoi par Daech de ses terroristes en Italie, via la mer, pour mener des attaques", en référence aux informations publiées récemment par le journal allemand Bild. Le média allemand avait publié des informations selon lesquelles la nouvelle nébuleuse terroriste préparerait de nouveaux attentats sur le Vieux Continent, ayant pour cibles des estivants sur les plages en Italie, en France et en Espagne, citant des sources des services de renseignement berlinois qui, eux-mêmes, ont été alertés par leurs homologues italiens. Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, la Libye est devenue un "abri" pour les terroristes de Daech, après avoir été affaiblis ces derniers mois en Irak et en Syrie, où l'organisation criminelle est née et contrôle de larges territoires dans ces deux pays, en guerre. "La sécurité de la côte sud de la Méditerranée est vitale", a expliqué Philip Hammond, ajoutant que "de toute évidence, les terroristes internationalement ciblés, établis sur la côte méditerranéenne, sont une menace pour tous les pays d'Europe, y compris pour le Royaume-Uni", lit-on encore sur le site du The Telegraph. Un plan d'envoi de 1 000 soldats britanniques, pour entraîner les troupes libyennes, serait déjà établi par Londres. Le chef de la diplomatique britannique conditionne toutefois l'envoi des soldats du Royaume-Uni par une demande officielle des autorités libyennes légitimes et un quitus de la Chambre des communes. "Nous sommes prêts à répondre à une demande de la Libye pour des frappes aériennes, pour un soutien naval ou pour une opération terrestre libyenne contre Daech à Syrte", la ville natale du défunt guide libyen Mouammar Kadhafi, a affirmé M. Hammond, précisant, par ailleurs, que "s'il était question d'un rôle de combat des Britanniques sous quelque forme que ce soit, au sol, en mer ou par air, cela irait à la Chambre des communes". Pourtant, le même ministre britannique avait exclu toute intervention en Libye, après la publication d'information faisant état de la présence sur le sol libyen des membres des forces spéciales britanniques. L'Italie, la France et l'Allemagne, ainsi que les Etats-Unis ont opté pour la même vision concernant leur probable présence militaire en Libye, où l'intervention de l'Otan en 2011 était à l'origine du chaos actuel.Lyès Menacer