Y aura-t-il oui ou non des observateurs internationaux pour superviser les opérations du scrutin à l'occasion des prochaines élections législatives ' En principe oui, du moment que le président Bouteflika, en gage de sa détermination à organiser des élections transparentes et régulières, a donné son aval à leur venue et instruit le gouvernement à entreprendre les démarches dans ce sens auprès de la Ligue arabe, l'Union africaine, l'Organisation de la conférence islamique, l'Union européenne et l'ONU.
Pour autant, le débat n'est pas clos sur cette question, tant il apparaît que la décision prise par Bouteflika ne satisfait ni les formations politiques qui, à l'instar du RCD, ont fait de la présence des observateurs internationaux un des préalables à leur participation aux prochains scrutins, ni celles qui, par «esprit souverainiste», en désapprouvent la venue et dont le Parti des travailleurs s'est fait le porte-voix.
Paradoxalement, les deux camps se déclarent peu convaincus l'un et l'autre que la présence d'observateurs internationaux soit la garantie que le scrutin sera transparent et régulier. Le premier soupçonnant en effet que le pouvoir n'autorise qu'une présence symbolique de ces observateurs, dont il escompte la validation internationale des résultats du scrutin qui se déroulera comme il l'entend, c'est-à-dire frauduleusement. Le second en faisant valoir les précédents peu concluants de cette présence des observateurs internationaux aux scrutins algériens, dont ils réduisent l'impact au seul coût financier que l'Algérie a dû consentir.
Chacun va par conséquent soit exiger que la présence des observateurs internationaux ait lieu dans des conditions contraignantes pour le pouvoir, soit qu'il y soit renoncé en guise d'affirmation de la souveraineté nationale et du refus de l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l'Algérie.
Les deux camps entendent finalement mettre à l'épreuve la sincérité de Bouteflika. Celui dans lequel s'est rangé le RCD lui demandera de faire en sorte que les observateurs internationaux puissent travailler sans entrave aucune, s'il est réellement disposé à garantir la transparence des élections. Celui dans lequel est le Parti des travailleurs le pressera au contraire de traduire dans les faits la posture anti-ingérence qu'il a manifestée dans son discours devant les magistrats à l'occasion de l'inauguration de l'année judiciaire.
Peut-être que cette fois, la conjoncture aidant, la présence d'observateurs internationaux à un scrutin algérien sera moins de l'ordre du symbolique et contribuera à dissuader quelque peu le recours à la fraude généralisée, dont Bouteflika a admis qu'elle s'est produite dans une ampleur qui aurait donné toute satisfaction à l'orfèvre en la matière, le sinistre gouverneur de l'Algérie française que fut Edmond Naegelen.
Il n'en demeure pas moins que le seul et vrai garde-fou qui peut être érigé contre cette tentation est celui que constituent la vigilance et la mobilisation des partis qui vont prendre part à la compétition, ainsi que le courage dont ils feront preuve dans la remise en cause des résultats du scrutin en cas de fraude avérée et constatée. Car, en la matière, il ne suffit plus de faire les «pleureuses» et s'estimer quitte par une dénonciation verbeuse.
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Posté Le : 25/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com