Algérie

Les obsèques


Les obsèques
Il fait chaud et l'appel à la 2e prière vient de retentir dans le ciel brun, signe que le soleil vient de passer son zénith. Aïch et Aïcha se prosternent, par honte, humilité, foi ou habitude. Il et elle le savent, le temps du dohr commence lorsque le soleil s'écarte du milieu du ciel vers le couchant et finit lorsque l'ombre d'une chose quelconque atteint une longueur égale à celle de la chose elle-même plus la longueur de l'ombre qu'elle avait au moment du zénith.Aujourd'hui est un enterrement, il et elle le savent, vivre c'est d'abord avoir la possibilité de mourir, un jour, à la fin, le plus tard possible, et d'une brève maladie dans le meilleur des cas. Les 4 rakhates sont accomplies sans bruit, la poussière relève le silence comme autant de lumières révèlent la matière. Pourquoi tant de violence ' Dans les rues, à l'école, dans les stades, jusque dans le désert du M'zab, une violence sociale qui répond à des violences d'état, psychologique ou physique, par l'accaparement des richesses par la force ou l'implacabilité de la justice soumise aux ordres des puissants.Dans le petit cimetière d'occasion, les tombes sont alignées comme des soldats morts, dans la même direction. C'est comme ça. Aïch a regardé Aïcha, chacun d'entre eux sachant que l'autre va aussi mourir un jour. Malgré la prime à la violence qu'a constitué l'amnistie des terroristes, le terrorisme n'est toujours pas mort. On tue encore, on se frappe, on s'agresse, on se kidnappe, un monde brut, de brutes, qui s'abrutissent. Aïch et Aïcha ont senti que quelque chose n'allait pas dans le monde.Trop de guerres, trop de bagarres. Seuls 11 pays sur 197 vivent sans conflit, interne ou associé à un conflit externe. Très peu. Le mort est arrivé. Aïch et Aïcha l'ont regardé, puis par mimétisme, l'ont suivi jusqu'à sa tombe. Aujourd'hui, c'est un Camerounais, footballeur mort à l'issue d'un match. A qui le tour '


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