Les objectifs suivront-ils les moyens ?

Dans le cadre du plan de soutien à la relance économique (2001-2004), le secteur de la pêche et des ressources halieutiques a bénéficié d’une attention toute particulière en vue de lui donner une impulsion à même de permettre de répondre aux attentes des pouvoirs publics en termes de production de poisson qui permettra d’améliorer le revenu du pêcheur mais aussi et surtout d’engranger des recettes au profit des budgets de la wilaya et des communes concernées. En termes d’investissements, les 61 projets lancés ont consommé une enveloppe financière estimée à 4 701 741 019 DA et ce, en plus du soutien de l’État évalué à 16 999 403 023 DA. En effet, la façade maritime de Aïn Témouchent recèle pas  moins de 60 000 tonnes de poisson, une quantité non négligeable pour deux ports, celui de Béni-Saf et celui de Bouzedjar et dont, pour la circonstance, leurs flottes composées de 388 bateaux de pêche, tous métiers confondus, ont été renforcées. Ce qui a donné lieu à une augmentation de production de poisson qui est passée à 31 061 tonnes pour la seule année 2007, dont 97% en poisson bleu et ce, en plus des deux projets portant sur la réalisation des fermes aquacoles à Rachgoun et à Sbiat. Ainsi, grâce à l’extension de son plan d’eau, la capacité du port de Béni-Saf est passée de 68 à 267 unités durant l’année 2007. De son côté, le port de Bouzedjar qui a connu de gros travaux à la faveur de plusieurs opérations inscrites dans le cadre de son extension dont la réalisation d’une seconde épi afin de faire face au problème d’ensablement au niveau de l’entrée, a enregistré le pic de 185 embarcations dépassant ainsi sa capacité  d’accueil initiale. En termes de structures d’accompagnement, le secteur compte 14 ateliers de réparations de bateaux, 11 chambres froides, 5 unités de fabrication de glace ainsi que 2 conserveries et ce, en attendant la réalisation d’autres projets qui donneront une nouvelle impulsion au secteur qui emploie un effectif de 4 498 personnes dont 3 932 marins, 265 mécaniciens et 301 patrons de pêche, alors que 73% sont déclarés pour le seul port de la Cité minière. Il va sans dire qu’en 2007 pas moins de 625 postes d’emploi directs et indirects ont été créés au niveau des deux ports. Par ailleurs, le personnel pourrait être renforcé avec une prochaine embauche de 163 jeunes dans le cadre des deux dispositifs de l’Ansej et de l’Angem et, par ricochet, une hausse de la production estimée à 2 120 tonnes. Enfin, il est utile de rappeler que lors de la dernière session en plénière de l’APW, les élus, à travers une série de propositions, ont insisté sur la prise en charge du dragage du port de Béni Saf qui étouffe d’ensablement ainsi que sur la création d’une institution locale devant prendre en charge la gestion des deux ports. La question est de savoir si tous ces moyens mis à la disposition du secteur parviendront à atteindre les objectifs attendus en terme de production halieutique ?