Algérie

Les objectifs du plan d'investissement définis



Les objectifs du plan d'investissement définis
Plus d'un milliard de dollars viennent d'être consacrés à la refonte de l'un des fleurons de l'industrie algérienne.AnnabaDe notre envoyée spéciale Symbole incontournable de l'ère Boumediène et de l'industrie industrialisante, le complexe sidérurgique d'El Hadjar ainsi que les mines de fer de Tébessa devraient, grâce à ce plan Marshall, retrouver de leur superbe. Du moins, c'est l'objectif que se sont assigné les pouvoirs publics après la reprise de la majorité du capital de l'entreprise au partenaire étranger ArcelorMittal, contre une injection massive de capitaux publics.Au-delà de l'opportunité au nom d'une telle transaction, les interrogations fusent au lendemain de l'accord sur la manière dont sera menée l'opération.Dans l'attente de la finalisation des dernières formalités administratives permettant le transfert définitif des actions d'ArcelorMittal à Sider, le ficelage de la convention ANDI et le déblocage des fonds du crédit BEA, lesquels devraient intervenir au plus tard en janvier 2014, le contour du plan d'investissement commence à se dessiner. C'est à ce titre que le nouveau directeur général d'ArcelorMittal Annaba et président à titre transitoire du conseil d'administration, Vincent Le Gouic, nous précise que 720 millions de dollars seront consacrés à El Hadjar et 43 millions de dollars aux mines, tandis que le reste sera destiné à couvrir les besoins en fonds de roulement de l'entreprise.Il insiste aussi sur le fait que le nouveau plan d'investissement s'appuie sur deux impératifs : celui de capitaliser sur ce que «nous savons faire», la filière fonte, d'autant que l'entreprise dispose déjà de mines situées à 170 km d'El Hadjar avec des réserves de 100 millions de tonnes et qui fournissent le complexe en minerai. Il s'agit aussi de créer une toute nouvelle filière électrique. C'est ainsi qu'il a été décidé d'entamer le programme par un remaniement de la filière fonte, en premier lieu le haut fourneau arrivé en fin de campagne pour lequel 100 millions de dollars seront consacrés à sa mise à niveau et à sa modernisation.Cette première étape touche également l'agglomération (ou préparation des produits), essentielle pour le fonctionnement du haut fourneau ainsi que l'aciérie à oxygène n°1 qui doit être fiabilisée pour absorber cette fonte. En revanche, pas d'avenir en perspective pour la cokerie qui ne bénéficie pas, selon les propos de M. Le Gouic, d'intérêt économique et dont la rénovation risque d'absorber 250 millions de dollars sans pour autant avoir d'impact sur la facture des importations, vu qu'il sera toujours nécessaire d'importer du charbon pour l'alimenter.Ferraille importée en attendant Gara DjebiletLe nouveau plan d'investissement touchera toutes les unités. De plus les ateliers de laminage produits plats devraient être améliorés pour répondre aux besoins dont la croissance s'accélère à l'orée de l'implantation de nombreuses unités industrielles, notamment mécanique.Reste que les produits plats demeurent le centre d'intérêt du sidérurgiste, d'autant que le marché s'y prête. La demande se situe actuellement à hauteur de 3 millions de tonnes de rond à béton et ArcelorMittal entend contribuer à la couverture de ces besoins. C'est dans ce sens qu'une nouvelle aciérie électrique devrait être réalisée. Celle-ci ne devrait toutefois pas fonctionner selon le procédé de la réduction directe, mais sur la transformation de ferraille.Cependant, le directeur général de l'entreprise temporise le propos, estimant que si un procédé de réduction directe n'entre pas, pour le moment, dans la stratégie du complexe, la nouvelle aciérie pourra fonctionner avec deux types de matériau : la ferraille et le préréduit. Le fait est que la disponibilité en ferraille sur le marché algérien n'est pas extensible et qu'il faudra, à un moment ou un autre, recourir à l'importation.A moins de passer à la production de préréduit. D'où l'intérêt du projet de développement et d'exploitation des mines de Gara Djebilet qui disposent d'immenses réserves de minerai à forte teneur en fer. Ainsi, au-delà des difficultés inhérentes à la réalisation d'un tel projet, M. Le Gouic souligne «la cohérence du projet des pouvoirs publics», associant Sider, principal actionnaire de tous les projets développés en partenariat dans la sidérurgie, au développement de Gara Djebilet. Un fait qui incite d'ailleurs le sidérurgiste à estimer qu'à terme la filière électrique est tout à fait viable en Algérie et que c'est la pierre angulaire du développement de la sidérurgie. L'existence de minerai de fer à haute teneur et préréductible, ainsi que d'importantes réserves de gaz naturel à un coût compétitif est, selon lui, un cas idéal. C'est à ce titre que Vincent Le Gouic se dit persuadé que «Sider et ArcelorMittal Annaba, voire ArcelorMittal joueront tout le rôle qu'on voudra bien leur accorder».




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