Algérie

Les nuances des réserves émises par la France


La déclaration, hier à  AFP, du porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui a proclamé l'indépendance du nord du Mali, Moussa Ag Attaher, en dit long sur la portée des troubles qui secouent le Sahel. C'est à  partir de Paris que le responsable du MNLA offre ses services : «Aujourd'hui, nous tendons la main aux pays concernés par cette menace terroriste pour leur demander d'établir, avec le MNLA, un partenariat dans la lutte contre le terrorisme.» Moussa Ag Attaher charge l'armée et l'Etat maliens. Selon lui, «le terrorisme a profité de l'inaction de l'Etat malien et de l'absence d'espoir du peuple du Nord, maltraité ou abandonné par le pouvoir pendant des décennies». «Il faut engager désormais une vraie action», dit-il. Laquelle ' Le porte-parole du MNLA soutient que son mouvement «a clairement exprimé sa démarcation avec AQMI et sa disposition à  agir dans le cadre d'une mobilisation de tous les pays concernés par ce fléau».  En d'autres termes, le responsable du MNLA envoie un important message après la proclamation de l'indépendance du nord du Mali. Il cherche la reconnaissance en premier lieu des pays de la région en s'érigeant d'emblée en partenaire. Il se donne un rôle indispensable dans la lutte contre Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) qui, visiblement bien approvisionnée en armement depuis la crise libyenne, constitue une menace grandissante pour les pays de la région. La troublante proclamation de l'Azawad depuis Paris   La proposition du porte-parole du MNLA, auquel la télévision publique française France 24 a ouvert ses portes, est à  la limite du chantage. Et le plus troublant, ce sont les nuances que contiennent les déclarations des officiels français sur les événements du nord du Mali et surtout la proclamation de l'indépendance faite par le Mouvement national de libération de l'Azawad. Hier, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a rejeté l'action du MNLA. «Nous ne pouvons pas accepter la déclaration unilatérale d'indépendance qui a été faite par l'un des mouvements qui animent aujourd'hui ce qui se passe dans le nord du Mali», a souligné le chef de la diplomatie française. Auparavant, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, avait déjà donné le la en mettant en avant le soutien de la France à  l'option du dialogue entre le MNLA et les autorités de Bamako. Il avait appelé le mouvement de l'Azawad à  «inscrire son action dans le cadre d'un dialogue politique respectueux de l'ordre constitutionnel malien et de l'unité du pays». Ce qui gênerait apparemment les autorités françaises, ce n'est pas la proclamation de l'indépendance de l'Azawad mais la manière dont elle a été faite ; c'est-à-dire l'unilatéralisme de l'action du MNLA. En d'autres termes, le plus grave dans cette affaire est, pour Alain Juppé, «la menace extrêmement grave» que représente AQMI et non pas la partition du Mali. 
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)