Algérie

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION EN DÉBAT À L’APN L'Algérie incapable de contrôler les réseaux sociaux



LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION EN DÉBAT À L’APN  L'Algérie incapable de contrôler les réseaux sociaux
L'Algérie ne maîtrise pas l'extension des réseaux sociaux sur Internet ni d'ailleurs l'évolution numérique rapide que connaît le monde. Les experts des nouvelles technologies de la communication ont été unanimes hier à reconnaître l'incapacité de l'Algérie à contrôler les réseaux sociaux sur la toile dont la majorité pour ne pas dire la totalité ne sont pas hébergés en Algérie.

Intervenant lors de la journée parlementaire sur le thème «Réseaux sociaux en ligne : analyse, enjeux et impact», des experts ont jugé nécessaire de sensibiliser les internautes pour un bon usage de ces moyens de communication, véritable phénomène social. Les réseaux sociaux s'érigent en véritable culture alternative de l'information et contribuent à sa démocratisation.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a reconnu, dans son intervention, que l'Algérie est «défaillante» aussi sur le plan de la communication. Selon lui, «les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter peuvent être une solution au déficit en matière de communication qui existe en Algérie».

Il a souligné, à ce titre, qu'au-delà de certains aspects «négatifs», les réseaux sociaux en ligne «peuvent jouer un rôle dans les questions liées à la communication entre les générations, l'administration et le citoyen et même au sein des associations, des organisations et des partis politiques».

A propos du rôle des réseaux sociaux dans les mouvements de contestation enregistrés depuis des mois dans le monde arabe, le ministre est convaincu que ce qui passe dans le monde arabe «est dû, en grande partie, à ces réseaux sociaux» et n'est pas uniquement un phénomène local.

D'où la nécessité de mettre à contribution ces réseaux dans la consolidation des valeurs de «citoyenneté» et de «civisme» et dans la «préservation» de l'identité nationale, a-t-il recommandé,

appelant les jeunes algériens à être des acteurs de ces réseaux en produisant du contenu puisé de leur patrimoine culturel et civilisationnel. L'utilisation de ces réseaux sociaux peut concerner notamment «l'approfondissement du processus des réformes démocratiques que l'Algérie s'apprête à mettre en œuvre».

Le ministre a plaidé pour l'exploitation des réseaux sociaux pour combattre la violence car le rôle joué par l'école et la mosquée s'avère «insuffisant».

Le représentant du ministère des Télécommunication a indiqué, pour sa part, que la connexion à Internet est assurée à travers 92 maisons de jeunes uniquement sur un total de 1200. Au niveau des foyers, le ministère projette de relancer le projet Ousratic pour équiper chaque foyer d'un ordinateur. Par ailleurs, les intervenants ont relevé l'absence d'études spécifiques à l'Algérie sur l'évolution de l'usage des réseaux sociaux.

Au niveau mondial, Facebook compte 600 millions adhérents contre 200 millions pour Twitter qui connaît moins de succès que Facebook. Sur les 4,5 millions d'utilisateurs de la toile, l'Algérie compte 2,1 millions d'utilisateurs de Facebook, permettant un classement à la 52e place pour l'utilisation de ce réseau social.

Les spécialistes ont indiqué également que 6% de la population utilisent Internet et 44% détiennent un compte sur un réseau social. Pour les catégories d'utilisateurs, il a été relevé que la tranche des jeunes représente le taux le plus élevé des utilisateurs, puisque 90% sont âgés de moins de 44 ans. La catégorie des 20-29 ans représente presque le tiers des usagers du net, soit 29,2%.

M. Zoghlami, enseignant universitaire, a indiqué que les algériens visitent principalement les sites de jeux. Ils sont 67,7% à visiter les sites de jeux et de musique, suivis à hauteur de 31,7% par ceux qui cherchent un emploi.

Notre pays connaît, par contre, une défaillance en termes de protection de la vie privée des gens. Le représentant de la direction générale de la sûreté nationale, M. Mostfaoui, a mis l'accent sur l'utilisation «négative» des réseaux sociaux où sont exposées parfois des photos de personnes prises dans des endroits particuliers et qui peuvent leur porter atteinte. Les victimes peuvent ester en justice les gens qui ont mis leurs photos sur les réseaux sociaux, a-t-il expliqué.

Face à ce «mauvais usage des réseaux sociaux, nous ne pouvons axer nos efforts que sur la sensibilisation des jeunes surtout». Il a interpellé, dans ce sens, les écoles et les universités à jouer leur rôle pour informer les jeunes et les inciter à faire des réseaux sociaux un bon usage. M. Mostfaoui a relevé, par ailleurs, la difficulté d'obtenir des informations auprès des hébergeurs étrangers privés lorsqu'il s'agit de collecte d'informations précises concernant les personnes.




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