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«Les nouveaux riches», grave menace pour la stabilité nationale



«Les nouveaux riches», grave menace pour la stabilité nationale
Louisa Hanoune pense que «la collusion entre les intérêts privés et certains centres de décision au plus haut niveau de l'Etat» représente une grave menace sur l'économie nationale et par extension sur la stabilité politique du pays.A l'interrogation : «Le président de la République aurait-il changé de cap par rapport à ce qui a été développé dans sa campagne électorale '», la réponse est mitigée, mais certains ministres, comme ceux de la Santé ou de l'Industrie, en ont eu pour leur compte. Elle reproche au premier d'avoir passé le marché des équipements de radiothérapie avec un particulier qui va représenter une multinationale pour les revendre aux hôpitaux qui sont évidemment publics. Le ministre de l'Industrie est coupable à ses yeux d'avoir fait des déclarations visant à offrir toutes les garanties aux Européens et aux Américains remettant de fait en cause la notion de préférence nationale développée à partir de 2009.La porte-parole du PT intervenait, hier à Oran, pour dénoncer «ces nouveaux riches tapis dans l'ombre durant le décennie noire et qui, aujourd'hui, avancent à visage découvert pour tenter de remettre en cause les acquis et les orientations de la Révolution algérienne». Elle dénonce les conflits d'intérêts qui touchent même certains ministres et se demande s'il n'y a pas d'autorité suprême pour arrêter tout cela. Elle fait évidemment le distinguo entre un privé producteur de richesse qui contribue à l'essor de l'économie nationale et à qui il est juste demandé de respecter la réglementation (syndicale, fiscale, etc.) et la masse des importateurs, des concessionnaires, des propriétaires de boîtes de communication douteuses touchant à tous les domaines et qui bénéficient de marchés de gré à gré et tant d'autres affairistes aux appétits voraces qui, pour elle, «siphonnent les richesses du pays et constituent un grave danger». Elle s'étonne qu'on en arrive à ce que certains hommes d'affaires accompagnent les délégations officielles à l'étranger et se permettent de parler au nom du gouvernement. Ce sont eux qui remettent en cause la règle dite des 51/49% et veulent anéantir le secteur public qu'elle défend. Ce dernier ayant augmenté son chiffre d'affaires de 18%, preuve de son dynamisme malgré les difficultés.Pour elle, cette règle doit d'ailleurs s'appliquer en priorité aux entreprises publiques et accessoirement aux entités privées lorsqu'elles sont productrices de richesses, car dans sa conception de la politique économique, le public et le privé doivent être complémentaires.. «Les nouveaux riches n'ont ni la culture bourgeoise ni ne participent à l'économie nationale.» Louisa Hanoune trouve par ailleurs que «l'Etat est miné de l'intérieur» à cause de la collusion avec les milieux d'affaires, une situation jugée «plus dangereuse que le terrorisme». «Si le président de la République a changé de politique, le peuple est en droit d'exiger des explications et, dans le cas contraire, il n'est permis à aucun ministre d'annoncer des mesures contraires.»




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