Algérie

Les non-grévistes se manifestent



A la veille du procès qui a eu lieu mardi à Ouargla, une délégation des travailleurs actifs de Baker Atlas, ceux qui n?ont pas adhéré à l?arrêt de travail qui se déroulait sous leurs yeux, nous a rendu visite. Ces derniers, munis d?une pétition signée par 56 travailleurs algériens et expatriés, déclarent d?emblée que, sans être porte-parole de l?entreprise, ils estiment qu?à aucun moment leur employeur n?a enfreint les lois algériennes ni touché à l?intégrité morale ou physique de travailleurs. Ils qualifient les nuits passées par leurs collègues à la belle étoile de mise en scène pour tromper les médias. Ces derniers auraient pris leurs propres matelas et couvertures pour se photographier et frapper l?opinion publique alors que les femmes enceintes n?ont jamais passé la nuit à la base. Celles qui étaient supposées le faire ont été priées de rentrer dans leurs chambres par l?administration. Il s?agit, selon eux, d?« une minorité, soit 65 sur les 211 travailleurs de l?entreprise, qui se sont arrogé le droit d?agir au nom du collectif dans l?irrespect de sa volonté ». Ils pointent le doigt vers l?instigateur de ce mouvement qu?ils accusent de vouloir régler des comptes personnels qui n?ont aucune relation avec leurs conditions socioprofessionnelles qu?ils estiment plus que satisfaisantes et tiennent à se démarquer du jeu dangereux de ceux qui veulent mettre à genoux l?entreprise en bloquant son activité, car 75% du personnel en grève sont des opérateurs, occasionnant un grave préjudice à la compagnie puisque les contrats n?ont pas été honorés durant 17 jours. Les travailleurs non grévistes voudraient exprimer leur désarroi devant cette situation qui fait apparaître le spectre de la fermeture pure et simple de l?entreprise, et ce, en dépit des appels au dialogue interne. Pour nos visiteurs, à supposer qu?un travailleur ait été licencié abusivement, est-ce une raison de se saborder ? Ne peut-il pas se réhabiliter par voie de justice ? Concernant leur retard à se manifester, nos visiteurs estiment avoir une obligation de réserve dès lors que leur compagnie s?est abstenue de communiquer avec la presse mais la radicalisation du mouvement, les décisions de justice, le matraquage médiatique et les préjudices financiers causés par la grève ont fini par les décider à s?exprimer.


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