Les non-dits

Résumé : Ils vont voir la famille de Fadhéla. Nedjma lui a apporté des cadeaux. Beau garçon et bon parti, la famille est enchantée. Toutefois, il les surprend en parlant de se marier rapidement. La famille demande à réfléchir. Comme il s'y attend, ils ont accepté. Samra s'organise pour que la fête ait lieu le même jour que la sienne.Lors de la fête, Rédha et Fadhéla volent la vedette à Samra et Hacène. Ils n'ont pas cessé de danser, de discuter avec tous les invités, passant d'une table à une autre. Leurs familles et les amis ont fait le déplacement depuis l'intérieur du pays et ne le regrettent pas. C'est une journée particulière qu'ils ne seront pas près d'oublier. La photographe Zina, une amie proche de Samra, a immortalisé ces moments de joie et de bonheur.
Elle leur demande de poser à des endroits différents. Parfois, les deux couples ensemble. Ou avec leurs familles et leurs amis. Rien ne lui échappe.
-Il faudra que tu fasses trois exemplaires des photos et du film de leur mariage, dit Nedjma. Choisis les meilleures pour les faire encadrer. Je veux des souvenirs de cette merveilleuse journée dans tous les coins de ma maison.
Ses yeux deviennent larmoyants en pensant qu'elle allait se retrouver seule dès ce soir.
-Souhaite-leur d'être heureux et à l'abri du mauvais ?il, dit Zina. Je retourne auprès d'eux.
La fête continue jusqu'à une heure tardive. Les couples se séparent à la sortie de la salle. Samra et Hacène se rendent à l'aéroport où ils doivent prendre le vol de nuit pour Tunis, où ils resteront une semaine. Rédha aurait aussi emmené Fadhéla en voyage, mais elle n'avait pas de passeport. Ils se contentent d'un petit séjour dans un bel hôtel en bord de mer. Bryan qui était reparti avant la fête appelle chez Nedjma afin de prendre des nouvelles.
-Je me sens seule, lui confie-t-elle. La maison est si silencieuse et pleine de cadeaux. Quand ils reviendront, ils devront faire le tri. Je n'ai presque plus de place.
-Fadhéla s'en chargera. Rédha a trop tardé. Il risque d'avoir des soucis au bureau, l'avertit-il. Je n'ai pas son numéro. S'il appelle, dis-le-lui. Il doit vite rentrer.
-Je lui dirai, promet-elle. Il ne projetait pas de se marier au début. Tout cela s'est fait si vite que s'il n'y avait pas ces cadeaux, les gâteaux et les albums-souvenirs de la fête, je croirais avoir rêvé. Tu sais, je suis encore sur un nuage, si heureuse pour eux, que je pourrais quitter ce bas monde sans regret et sans souffrir. Je n'exagère pas. Je mourrais heureuse et en paix. Dommage que tu sois parti avant. Tu te serais bien amusé. J'avais demandé à Rédha de joindre ton amie pour l'inviter, mais ça ne répondait pas. Dis-moi, est-ce que sa famille est d'accord '
-Hélas, non.
-Que c'est dommage !, murmure-t-elle. Tu es quelqu'un de bien et tu envisageais sérieusement de te convertir à l'islam. Ils auraient dû accepter. J'espère que tu ne vas pas baisser les bras.
-Nedjma, prends soin de toi. N'oublie pas de lui passer le message.
Elle le lui promet. Deux jours plus tard, les mariés arrivent bronzés. Si Fadhéla a bonne mine, Rédha a les traits tirés. Ils lui ont apporté de petits souvenirs. Nedjma fait mine de se fâcher mais le geste lui va droit au c?ur.
Ils ont à peine le temps de discuter et de déballer leurs affaires que la belle-famille les appelle afin de les inviter à dîner, mais Rédha refuse, prétextant être fatigué. Nedjma décide de ne pas s'y rendre.
-Fadhéla, dis-leur que ce sera pour un autre jour, propose-t-il. Mais si tu veux t'y rendre, vas-y. Je suis persuadé que tu leur as manqué.
-Je voudrais que vous m'accompagniez.
Mais Nedjma n'a pas le c?ur à laisser Rédha. Elle reste préparer à manger, le temps qu'il l'emmène chez ses parents et revient rapidement.
-Tu n'aurais pas dû te casser la tête, dit-il. Je n'ai pas faim.
-Tu ne vas pas me laisser manger seule. Je vais me fâcher, le prévient-elle avant de se rappeler l'appel de Bryan. Il te dit de vite rentrer.
-J'y pensais aussi, confie Rédha. Je devais rester un mois et voilà six semaines que je suis ici. J'espère que je n'aurai pas de problèmes au bureau. Je crois que je vais rentrer ce soir. Je vais à l'aéroport et prendre le prochain vol.
Nedjma tente de le convaincre d'attendre le lendemain, mais il refuse. Le temps de refermer sa valise qu'il n'avait pas eu le temps de déballer, il prend ses papiers d'identité et l'embrasse avant de partir, sans même avoir donné un coup de fil à sa femme. Sans même lui laisser le temps de réaliser.

(À SUIVRE)
T. M.
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