Les neuf jeunes originaires de Dellys avaient cru avoir réalisé leur «rêve» lorsque, la semaine dernière, ils avaient posé pied dans l'une des criques sablonneuses de Santalyl, près de Palma de Mallorca.
Une traversée de 240 km qui s'est effectuée, apparemment, sans difficultés majeures à bord d'une patera (embarcation de fortune) longue d'à peine 5 mètres et dotée d'un bon moteur de 6 n'uds. En plus, le beau temps était de leur côté en ce début d'été. Pour un bonheur presque complet, il n'y a pas la moindre apparition à l'horizon d'une vedette de gardes-côtes espagnols ou d'un navire marchand qui aurait pu aviser les autorités espagnoles de cette présence à haut risque en haute mer.
Aux familles : «Nous sommes en Espagne !»
A l'arrivée, ils prennent le soin de couler vite la petite barque pour ne laisser aucune trace derrière eux. Ils pensaient déjà à rassurer les familles et les amis qui étaient dans l'attente de leurs nouvelles. «Nous sommes en Espagne et tous en bonne santé!» C'est le soulagement à Dellys. Les candidats à l'immigration clandestine appelaient depuis un champ agricole, près de la côte de Santalyl, le premier point de chute. Le jour suivant, ils se dispersent à travers les champs agricoles ou effectuent des achats nécessaires.
Malheureusement, la «baraka» a ses limites. Ce vendredi, elle n'est pas au rendez-vous. Un petit indice va tout faire tomber à l'eau. Le quotidien local Diariodemallorca annonce que l'un de ces infortunés avait le bas du pantalon mouillé et les souliers pleins de sable au moment où il croisait une patrouille de police. Cette rencontre pouvait ne pas être le fruit du hasard. Ils avaient été repérés vraisemblablement sur dénonciation des habitants de cette localité qui ont toujours collaboré activement avec les autorités dans la chasse à l'immigration clandestine.
Dénoncés par des habitants '
La gendarmerie va les intercepter par petits groupes de deux à trois personnes tout au long de la journée de vendredi dans cette zone inhospitalière et qui ne conduit nulle part, sinon droit vers le commissariat de police du secteur. Aucun d'entre eux ne portait de documents d'identité sur lui, mais la certitude est faite pour les enquêteurs : ce sont tous des Algériens parce que cette localité espagnole est la destination privilégiée des maffias qui agissent à partir de Dellys.
Les autorités locales craignent que cette première patera de la saison ne soit pas la seule de l'année en cours dans les Baléares. En 2011, un groupe de 8 autres harraga malchanceux avait été arrêté dans les mêmes conditions dans la localité voisine de Manacor. Une fois leur déposition enregistrée sur leur identité, le pays de provenance et les conditions de leur tentative d'immigration
en Espagne, en fait une simple formalité, le magistrat de permanence avait ordonné immédiatement leur transfert vers le centre d'internement administratif des «sans-papiers» dans l'une des villes de la péninsule, en vue de leur expulsion. C'est le sort qui attend les derniers arrivés qui seront auditionnés eux aussi par les services consulaires algériens d'Alicante ou de Barcelone pour les formalités d'usage en vue de leur rapatriement vers le territoire national.
La collaboration des gardes-côtes algériens et espagnols
L'année dernière, le délégué du gouvernement des Baléares, Ramón Socias, avait insisté sur «l'efficacité du système de radars mis en place» dans l'île de Mallorca. La presse locale avait loué aussi la collaboration entre les gardes-côtes algériens et espagnols dans le domaine de la lutte contre le trafic de l'immigration.
En 2010, c'est en effet grâce à l'alerte donnée par la Marine nationale algérienne qu'un chalutier avec une douzaine de harraga à bord avait pu être secouru par les gardes-côtes de la Gendarmerie espagnole d'un naufrage certain dans les eaux territoriales des Baléares.
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Posté Le : 02/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H A
Source : www.letempsdz.com