Algérie

Les négociations sur les possibilités de développement produisent des résultats tangibles



Les négociations sur les possibilités de développement produisent des résultats tangibles
Les efforts conjoints du gouvernement et du secteur privé français pour multiplier les opportunités commerciales en Algérie ont porté leurs fruits ces dernières semaines, marquées par la confirmation de plusieurs projets industriels de grande envergure dans différents secteurs, notamment l'industrie pharmaceutique, les matériaux de construction et la production automobile. Les liens étroits qui unissent les deux pays assurent depuis longtemps de solides relations commerciales, mais cette dernière série de contrats intervient à l'heure où de grandes sociétés d'autres pays, tels que l'Allemagne, les Etats-Unis ou la Corée du Sud, manifestent également un intérêt pour l'industrie algérienne.
La visite d'une délégation commerciale française, dirigée par Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial pour la coopération économique franco-algérienne, et Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, à l'occasion du Forum de partenariat Algérie-France qui s'est tenu à Alger à la fin du mois de mai, a ouvert la voie à la conclusion de plus de 12 projets, et ainsi redonné un coup de fouet aux investissements français dans le secteur industriel algérien. Plusieurs annonces importantes ont été faites ces dernières semaines, notamment celle de l'acquisition de la société Alver, basée à Oran, une ancienne société publique spécialisée dans les emballages en verre, par Verallia, filiale du grand conglomérat français Saint-Gobain Matériaux de construction. Alver, qui emploie 474 personnes et produit plus de 60 000 tonnes de produits en verre par an, aurait été dans la ligne de mire de Saint-Gobain depuis près de deux ans.
De la même façon, Axa, géant français de l'assurance, a signé deux conventions d'actionnaires en vue de constituer deux compagnies en Algérie, l'une spécialisée dans l'assurance-vie, l'autre dans les autres types d'assurance. Axa détiendra 49 % de la société totale, la part maximale autorisée par la législation, en association avec la Banque extérieure d'Algérie et le Fonds national d'investissement (FNI), créé relativement récemment, qui conclura pour la première fois une joint venture avec une société étrangère. Dans l'intervalle, l'un des grands laboratoires pharmaceutiques français, Sanofi-Aventis, a annoncé début juin le projet de construction d'une usine à Sidi Abdallah, dans la capitale, Alger, chiffré à 6.6 milliards de dinars algériens (63.4 millions d'euros). Cette usine, qui sera le troisième site algérien du laboratoire, produira à terme 80 % des produits distribués dans le pays. Selon Thierry Lefebvre, directeur général de la division locale de Sanofi-Aventis, l'investissement témoigne des perspectives favorables du secteur pharmaceutique algérien.
Les centaines de réunions organisées en présence de diplomates et de chefs d'entreprise français et algériens ont également porté sur l'investissement potentiel d'un géant français de l'automobile, Renault. Le ministre algérien de l'Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a déclaré en mai que les négociations ouvertes avec Renault concernant la création d'une usine dans le pays se déroulaient extrêmement bien, et qu'il espérait que les deux parties parviendraient à un accord au cours des mois à venir. D'après M. Benmeradi, le constructeur automobile français aurait accepté que 50 % des composants utilisés dans la fabrication des véhicules sur le site soient fabriqués localement. Au stade actuel des discussions, si le projet devait se concrétiser, l'usine serait probablement implantée à Rouiba, à environ 20 km d'Alger, pour un investissement d'environ 1 milliard d'euros. La production du site atteindrait 150 000 véhicules par an au bout de trois ans.
D'après M. Benmeradi, les deux parties sont toujours en négociation concernant certains aspects de la commercialisation et la vente des véhicules fabriqués par l'usine. La majorité de la production sera selon lui destinée au marché algérien, conformément aux objectifs du gouvernement, à savoir favoriser l'industrie locale et réduire les importations, mais 10 % de la production sera néanmoins exportée. Au premier trimestre 2011, les importations de véhicules ont enregistré une hausse de 40 % par rapport au premier trimestre 2010, passant de 62 711 unités à 88 027 unités. La valeur des importations sur cette période est ainsi passée de 62,4 milliards de dinars algériens (598.9 millions d'euros) à 79.9 milliards de dinars algériens (766.8 millions d'euros).
Renault n'est pas le seul constructeur automobile à sembler s'intéresser à l'Algérie. Fin mai, un représentant local du géant automobile allemand Volkswagen a déclaré à la presse algérienne que les négociations entamées en novembre dernier entre la société et le gouvernement concernant la création potentielle d'une usine dans le pays se déroulaient pour le mieux, et qu'une délégation du gouvernement avait prévu de se rendre en Allemagne au mois de juin pour discuter plus en détail de ce projet. M. Benmeradi a par ailleurs affirmé qu'un certain nombre de constructeurs automobiles sud-coréens envisageaient de lancer des opérations de production en Algérie. Le premier véhicule algérien pourrait quitter les lignes de production d'ici à 2014, a indiqué au mois de juin le PDG de l'Entreprise nationale des véhicules industriels (SNVI). Les perspectives offertes par le secteur automobile en Algérie suscitent l'intérêt et favorisent les investissements d'autres secteurs ; le groupe sidérurgique ArcelorMittal, par exemple, qui a d'ores et déjà investi massivement dans le pays, envisagerait d'ouvrir à Oran une usine sidérurgique qui produirait 700 000 tonnes par an pour approvisionner l'industrie automobile. L'avenir de certains des autres projets couverts par les négociations semble cependant incertain. Dans le secteur pétrochimique par exemple, les négociations ne semblent pas avoir encore résolu les désaccords qui opposent Total et Sonatrach, deux géants énergétiques français et algérien, concernant un projet de craqueur d'éthane chiffré à 5 milliards de dollars annoncé en 2007 ; selon certains rapports, le conflit porterait sur le prix du gaz naturel pour le craqueur. Néanmoins, les événements récents témoignent de l'intérêt de grands investisseurs français et étrangers pour un large éventail de secteurs industriels en Algérie, et de nouveaux signes de progrès devraient être observés au cours des mois à venir.


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