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Les négociations sur le gouvernement d'union nationale au point mort



Les négociations sur le gouvernement d'union nationale au point mort
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, n'est pas encore parvenu à mettre en marche un processus effectif d'un nouveau gouvernement malgré un mois de négociations, engageant des partis représentant 86% des députés de l'ANP, en plus des principales organisations nationales.Le président de la République a anticipé l'échec de son initiative de salut national en annonçant, lundi dernier, la fin de son rôle unificateur. Il a appelé les partis politiques à aller vers d'autres institutions, ainsi que prévu par la Constitution, pour finaliser le projet. En effet, les partis politiques et les organisations nationales ont adopté désormais la tradition de s'asseoir ensemble, qui est le fruit du dialogue national de 2013.Cela a aidé le président de la République pour réunir autour de lui, sans difficulté, partis politiques et organisations nationales, afin de discuter de son initiative, destinée à faire sortir la Tunisie de sa crise multidimensionnelle. Toutefois, un mois de négociations n'a pas suffi pour avancer. Là encore, ce fut comme en 2013, quand il avait fallu plus de six mois de négociations pour parvenir à faire adopter la Constitution consensuelle et installer le gouvernement de technocrates de Mehdi Jemaa.Comme en 2013, tout le monde cache son jeu. Le parti Ennahdha avait commencé par soutenir le maintien de Habib Essid à la tête du gouvernement. Il a ensuite lâché un mot sur l'éventualité de placer quelqu'un de Nidaa Tounes à la tête du gouvernement, avant de dire que les islamistes sont contre le projet de réconciliation économique, tel que formulé actuellement. Lequel projet est présenté par la présidence de la République dans le cadre du même processus de la refonte du pouvoir issu des élections de 2014.Flottement généralDe son côté, la centrale syndicale UGTT a dit, dès le début, qu'elle ne veut pas participer au gouvernement. Elle a toutefois proposé une feuille de route pour cette initiative de salut national. La centrale ouvrière refuse, elle aussi, le projet de réconciliation économique. La centrale patronale (Utica) ne veut pas, non plus, participer au gouvernement, mais elle est favorable au projet de loi de réconciliation économique qui concerne principalement des hommes d'affaires. Quant à Nidaa Tounes, après avoir réclamé un rôle de leadership vu qu'il est le parti qui a gagné les élections du 26 octobre 2014, il s'est mis en retrait.Le président de la République serait favorable à une nouvelle expérience avec un indépendant à la tête du gouvernement, pourvu qu'il reste dans l'orbite du palais de Carthage. Cinq réunions autour de Béji Caïd Essebsi n'ont pas suffi pour avancer comme il se doit. Donc, pour éviter l'essoufflement et la banalisation de son initiative, le Président a proposé d'aller ailleurs pour négocier les détails. «Bajbouj veut rester le dernier recours», pense le politologue Slaheddine Jourchi.Noms pressentisConcernant l'option adoptée et les noms pressentis, il s'affirme, de plus en plus, que Habib Essid est partant et que le prochain gouvernement s'articulera autour de plusieurs pôles. La sécurité, l'économie et le social constituent les trois principaux pôles sur lesquels il faut axer pour lutter contre le terrorisme, d'une part, et essayer de réaliser les objectifs de la révolution, d'autre part. Pour mener la barque, plusieurs noms circulent pour suppléer Habib Essid.Si l'option de quelqu'un de Nidaa Tounes se confirme, pas moins de quatre noms ne cessent de circuler. Il s'agit des actuels ministres Slim Chaker, Neji Jalloul, Saïd Aidi et Youssef Chahed. Le ministre des Finances, Slim Chaker, a toutefois le plus de chances. La situation de crise exigeant un économiste pour mener la barque, ne cesse-t-on de dire. Si l'option d'un indépendant l'emporte, comme l'exige l'UGTT et? le président Béji Caïd Essebsi, le nom de Fadhel Khelil est régulièrement cité. Tout comme Habib Essid, Fadhel Khelil a l'aval des grands partis. Mais, rien n'est encore joué.


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