Algérie

Les négociations pour l?indépendance de la province Serbe ont encore échoué



Le Kosovo à nouveau sous tension Le fantôme de la guerre plane à nouveau sur les Balkans. En cause : les échecs successifs des négociations sur l?accession du Kosovo à l?indépendance, prévue pour le printemps 2008. Vendredi 5, un groupe armé se présentant comme l?Armée nationale albanaise a effectué une apparition à la télévision publique kosovare. Un porte-parole a déclaré que " face à la sérieuse menace d?une nouvelle invasion du Kosovo par les Serbes et face à l?entraînement d?éléments paramilitaires serbes, nous sommes forcés d?être prêts ". Flash-back. Le 26 mars, après plus d?un an de pourparlers, constatant que " les parties ne sont pas en mesure de s?entendre sur le statut futur du Kosovo ", l?envoyé spécial de l?ONU, Martti Ahtisaari, se prononce en faveur d?un " futur Kosovo indépendant viable, durable et stable ", dans un premier temps sous la supervision d?un représentant civil international. Mais ce plan n?a pas remporté l?adhésion de la Serbie qui, si elle se dit prête à accorder une plus grande autonomie, refuse la solution de l?indépendance. Autre blocage : la Russie, alliée des Serbes, a ruiné tous les effort à l?ONU pour transformer en résolution les recommandations de Martti Ahtisaari. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prévenu qu?une reconnaissance unilatérale de l?indépendance du Kosovo risquait de provoquer une " réaction en chaîne " dans le monde. Le 27 septembre dernier, les ministres des Affaires étrangères du groupe de contact sur le Kosovo (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Italie, Etats-Unis) se sont réunis en début au siège de l?ONU pour tenter de surmonter leurs divisions et préparer le terrain à des pourparlers directs entre Serbes et Kosovars. Nouvel échec. Le Premier ministre serbe, Vojislav Kostunica, a même déclaré à la télévision nationale que tout le processus de négociations était remis en question au regard de la décision des pays les plus influents de faire déboucher les pourparlers sur l?indépendance du Kosovo. A la demande de Ban Ki-Moon, les négociations entre Serbes et Kosovars doivent se terminer le 10 décembre. Mais les spécialistes craignent que d?ici là, la situation dégénère. Dixit le rapport de l?ONG International Crisis Group datant du 21 août : " La tension croissante chez les Albanais du Kosovo, qui pourraient bientôt, à défaut d?une autre option crédible, déclarer unilatéralement l?indépendance, laisse entrevoir en Europe le risque d?un nouveau conflit déstabilisateur et violent. " Relatio, le blog pro-européen, note aussi que " Le climat se dégrade un peu plus avec les accusations serbes lancées contre Washington, les Américains étant accusés par Belgrade (et par la presse russe) de chercher l?épreuve de force. La question du Kosovo prend ou plutôt reprend une dimension dramatique. Avec une tragédie possible au bout du chemin. " ?Trêve? Comme le souligne le chroniqueur Hermann Tertsch dans le quotidien espagnol ABC " dans les Balkans, la guerre a été gagnée, le génocide lancé par Milosevic stoppé, une opportunité a été donnée à la Serbie d?emprunter la voie de la civilisation et de la démocratie, qui lui a ouvert la porte de l?Europe mais ce qui s?est passé en Irak et en Afghanistan montre que dans les Balkans aussi, il est possible de perdre la paix après avoir gagné la guerre, même 18 ans après. L?histoire européenne est pleine d?exemples où ces périodes de flottement s?avèrent de simples trêves avant que le conflit ne reprenne. Et ce scénario paraît d?autant plus probable au Kosovo, à voir les peurs que génèrent son éventuelle indépendance. " Que peut-il arriver si les négociations n?aboutissent pas ? Le Kosovo, soutenu par l?Europe, a menacé d?auto-proclamer son indépendance, évoquant même la date du 28 novembre, fête nationale de l?Albanie voisine. Les Etats-Unis ont fait savoir publiquement qu?ils reconnaîtraient unilatéralement une indépendance auto-proclamée du Kosovo si le Conseil de sécurité ne parvenait pas à un consensus à cette date. Même chose pour Kurt Volker, sous-secrétaire d?Etat adjoint aux Affaires européennes, concluant, dans un entretien à l?AFP, que c?était " la seule issue pour les Balkans ". Javier Solana, haut représentant pour la politique étrangère de l?Europe, a quant à lui insisté de son côté mercredi dernier : " L?Union européenne devra être prête à prendre le relais de la mission de l?ONU dans la province indépendantiste du Kosovo dès que les négociations entre Serbes et Kosovars seront terminées. Qu?il y ait ou non une résolution du Conseil de sécurité de l?ONU sur le futur statut du Kosovo ". Reste à savoir comment réagiront les Serbes.


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