Algérie

Les néerlandais quittent l'Afghanistan : Le temps des désillusions



Les néerlandais quittent l'Afghanistan : Le temps des désillusions
L'un des plus gros contributeurs de l'Otan s'en va. La décision de retrait, provoquée par les remous de la crise politique ayant entraîné la chute de la coalition gouvernementale, en février, relance le débat sur le sens d'un engagement dans une guerre aux allures de bourbier. Tout comme en Irak, le chaos afghan est le fait d'une occupation néo-coloniale légitimitée par les promesses de libération et de démocratisation qui cachent mal le processus de démantèlement des Etats nationaux et la mise en place d'un nouvel ordre interne favorable aux intérêts stratégiques et économiques de la puissance occupante. Dans cette décennie de conquêtes impériales, la déroute est totale. L'ère des gouvernements imposés de Karzaï ou d'El Maliki, peu représentatifs, contestés et accusés de tous les maux  prend fin dans le contexte d'une crise politique généralisée , le regain de violence, et l'absence de toute perspective de stabilisation. Le bilan des deux guerres atteste incontestablement d'un échec lamentable et incite à  une réflexion sur une sortie de cette impasse aux conséquences imprévisibles sur la sécurité et la paix mondiale. Le départ des troupes hollandaises (prés de 2.000), stationnées dans la province d'Uruzgan infestée de talibans particulièrement actifs, sera suivie par les contingents polonais, canadien et américain qui se sont inscrits, pour l'année prochaine, dans la liste des partants. C'est que l'été meurtrier (166 soldats américains tués entre juin et juillet) et le durcissement des combats attendu dans les mois à  venir ne sont guère de nature à  rassurer sur le «Â front extérieur » renforcé par le délitement du  «Â front intérieur » travaillé par le désastre des révélations sur la sale guerre. Fragilisée par l'effet déstabilisateur du Wikileakes qui a divisé l'Amérique, la coalition des puissances occidentales est interpellée sur le sens d'un engagement auquel l'administration d'Obama qui n'a pas fini de payer le prix de l'héritage sanglant de son prédécesseur doit donner des réponses concrètes. Pour le moment, la stratégie du «Â surge », expertisée en Irak, prépare la voie au désengagement progressif, annoncé pour le mois de juillet 2011, et la transmission des responsabilités de sécurité aux forces afghanes. Le scénario irakien est donc en préparation à  Kaboul. Dans cette autre guerre perdue, la coalition occidentale a semé le chaos et la désespérance. Pour un Afghan, «Â Â Nous demandons que l'OTAN et les Américains quittent le pays aussi vite que possible. Nous, les Afghans, devons choisir notre voie nous-mêmes et prendre en main l'avenir de l'Afghanistan. Nous devons sortir de cette impasse. »


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