Algérie

Les nations disparues


Les nations disparues Pourtant, il serait faux de conclure d’après ce seul document que la culture de Saba n’a vu le jour que vers 700 avant Jésus-Christ, car il est plus que probable que Saba existait depuis longtemps déjà. D’ailleurs, dans les inscriptions d’Arad-Nannar, l’un des plus anciens rois de l’état d’Ur, le mot ‘Sabum’, dont on pense qu’il désigne ‘le pays de Saba’, a été utilisé. Si ce terme désigne effectivement Saba, alors c’est là une preuve que l’histoire de Saba remonte jusque vers l’an 2500 avant Jésus-Christ. Les sources historiques mentionnant le peuple de Saba disent habituellement qu’ils étaient les vecteurs d’une véritable civilisation, à l’instar des Phéniciens, et qu’ils pratiquaient beaucoup le commerce. En conséquence, ils contrôlaient et administraient certaines pistes caravanières qui traversaient l’Arabie du Nord. Pour que les commerçants Sabéens puissent acheminer leurs marchandises vers la Méditerranée et Gaza, ils devaient traverser l’Arabie du Nord, et il leur fallait pour cela obtenir l’autorisation du roi Sargon II, qui gouvernait la région, ou bien s’acquitter d’un impôt envers lui. Et lorsque les Sabéens commencèrent à verser de l’argent au Royaume Assyrien, leur nom se trouva naturellement mentionné dans les annales de cet état. Les Sabéens sont connus pour avoir atteint un certain degré de civilisation, comme en témoignent les termes ‘restaurer’, ‘consacrer’ et ‘construire’, que les dirigeants de Saba ont fréquemment employés. Le Barrage de Ma’rib, qui est l’un des plus importants monuments de ce peuple, démontre clairement le niveau technologique qu’ils possédaient. Et, par ailleurs, l’armée Sabéenne devait être assez puissante, vu la longue durée d’existence de leur culture. L’état Sabéen se permit même d’adopter une politique expansionniste, grâce à son armée. Ainsi les Sabéens ont-ils conquis les terres du vieil état Qatabéen, et ils géraient de nombreux territoires en Afrique. En l’an 24 avant Jésus-Christ, lors d’une expédition menée vers l’Afrique du Nord, l’armée Sabéenne infligea une sévère défaite à l’armée de Marcus Aelius Gallus, qui gouvernait l’Egypte au nom de l’Empire Romain, confirmant ainsi sa suprématie dans cette partie du monde à cette époque. Il semble que l’état Sabéen poursuivait une politique généralement modérée, n’hésitant cependant pas à faire usage de la force s’il jugeait cela nécessaire. Doté d’une culture et d’une armée dominantes, l’état Sabéen pouvait être qualifié de ‘superpuissance’ régionale à cette époque-là. La grande force de l’état Sabéen est également décrite dans le Coran. Une déclaration des commandants de l’armée Sabéenne, mentionnée dans le Noble Livre, prouve que ceux-ci avaient une grande confiance en eux-mêmes; ceux-ci avaient en effet déclaré: «Nous sommes détenteurs d’une force et d’une puissance redoutable. Le commandement cependant t’appartient. Regarde donc ce que tu veux ordonner» (Sourate an-Naml:33) La capitale de l’état Sabéen était Ma’rib, qui jouissait d’une grande opulence grâce à son emplacement géographique. Cette cité était située aux abords du fleuve Adhanah. Et l’endroit où le fleuve atteignait le Mont Balaq était très propice à la construction d’un barrage. Utilisant cette topographie favorable, les Sabéens élevèrent très tôt un ouvrage de ce type, et ils commencèrent à pratiquer l’irrigation. Ils atteignirent après cela un degré véritablement élevé de prospérité. Et Ma’rib fut l’une des cités les plus modernes de l’époque. Les voyageurs Grecs visitant la région parlèrent en termes admiratifs de cette prospérité et témoignèrent du caractère verdoyant de cette partie de l’Arabie. Inscriptions rédigées dans la langue du Peuple de Saba. La hauteur du barrage de Ma’rib était de 16 mètres, sa largeur était de 60 mètres et il était long de 620 mètres. Selon les estimations, il permettait d’irriguer une zone de 9600 hectares, dont 5300 situés sur la plaine du sud et le restant appartenant à la plaine du nord. Ces deux plaines étaient d’ailleurs mentionnées dans l’expression ‘Ma’rib et les deux plaines’ dans les inscriptions Sabéennes. Dans le Coran, cette réalité est exprimée sous la forme: ‘Les deux jardins, l’un à droite et l’autre à gauche’ (Sourate Saba:15). Qui désigne les jardins imposants et les vignobles de ces deux vallées. Grâce à ce barrage et à son irrigation induite, la région acquit la réputation d’être la plus florissante et la mieux irriguée du Yémen. Le Français J. Holevy et l’Autrichien Glaser ont prouvé d’après des documents écrits que le barrage de Ma’rib existait depuis une époque fort reculée. En effet, des inscriptions rédigées dans le dialecte Himer établissent que ce barrage a rendu la région environnante très productive.   A suivre...
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