Le pharaon qui fut noyé
Étant les possesseurs, les administrateurs et les chefs de l’État dans sa totalité, ces pharaons furent facilement acceptés comme étant des incarnations de la plus grande divinité de la religion polythéiste qui sévissait dans l’ancienne Égypte. L’administration des terres égyptiennes, leur répartition, leurs revenus, ainsi que tous les services et domaines du pays, étaient gérés au nom du pharaon. Le caractère absolu du régime procurait au pharaon un tel pouvoir qu’il pouvait se permettre tout ce qu’il voulait. Dès l’établissement de la première dynastie, au temps de Ménès qui devint le premier roi d’Égypte en unifiant la Haute et la Basse Égypte, les eaux du Nil furent distribuées au public par le biais de canaux. En plus de cela, toute production de biens et de services fut placée sous la tutelle du souverain. La répartition et la distribution des sources de richesses étaient ainsi laissées à la discrétion du pharaon qui, sans difficulté, maintenait dans la soumission toute une population. Le roi d’Égypte, bientôt couramment appelé pharaon, était considéré comme un être saint qui détenait un immense pouvoir et subvenait aux besoins de tout son peuple; et il n’y avait qu’un pas vers sa divinisation, pas qui fut aisément franchi. Et les pharaons eux-mêmes se mirent à croire en leur caractère divin. Certains termes utilisés par pharaon lors de sa conversation avec Musa, et mentionnés dans le Coran, prouvent qu’ils avaient vraiment adopté cette croyance. Il essaya ainsi d’intimider Musa en disant:
Si tu adoptes une autre divinité que moi je te ferai jeter en prison! (Surat ash-Shu’ara: 29) et il déclara aux gens autour de lui:
... je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi... (Surat al-Qasas: 38)
Ceci montre amplement qu’il se considérait lui-même comme un dieu.
Les croyances religieuses des anciens Égyptiens
Selon l’historien grec Hérodote, les anciens Égyptiens étaient les gens les plus «dévots» dans le monde. Pourtant, leur religion n’était pas la religion de la vérité, mais il s’agissait bien au contraire d’un polythéisme pervers, qu’ils se refusaient à abandonner à cause de leur extrême conservatisme.
Les anciens Égyptiens étaient largement influencés par l’environnement naturel dans lequel ils vivaient. La géographie naturelle de l’Égypte protégeait le pays de façon parfaite contre les agressions extérieures, car l’Égypte était entourée de déserts, de montagnes et de mers. Les attaques éventuelles ne pouvaient aisément emprunter que deux voies, et il était aisé pour les Égyptiens de garder ces deux chemins d’accès. Les Égyptiens demeurèrent donc isolés du monde extérieur à cause de ces facteurs naturels. Mais avec les siècles, cet isolement fut la source d’une bigoterie obscurantiste; les Égyptiens adoptèrent une attitude hostile à toute innovation et à toute remise en question, se traduisant par un conservatisme forcené en matière de religion. Et la «religion de leurs ancêtres», mentionnée fréquemment dans le Coran, devint leur valeur la plus importante.
C’est pourquoi Pharaon et son cercle rapproché tournèrent le dos à Musa et à Harun lorsque ceux-ci leur proclamèrent la religion de vérité, en disant:
Ils dirent: «Est-ce pour nous écarter de ce sur quoi nous avons trouvé nos ancêtres que tu es venu à nous, et pour que la grandeur appartienne à vous deux sur la terre? Et nous ne croyons pas en vous!» (Surat Yunus: 78)
Les croyances religieuses des Égyptiens étaient surtout fondées sur le culte rendu à leurs dieux. Les «intermédiaires» entre ces dieux et le peuple étaient les prêtres, qui occupaient une position dominante dans la société. Usant de la sorcellerie et de la magie, les prêtres formaient une classe sociale importante dont les pharaons utilisaient les services afin de maintenir la population dans la soumission.
La religion de l’ancienne Égypte était divisée en branches, dont les plus importantes étaient la religion officielle de l’État, les croyances des gens du peuple et la croyance dans la vie après la mort.
Selon la religion officielle de l’État, le pharaon était un être divin. Il était l’incarnation vivante sur la terre des dieux de la population, et son devoir était l’exercice de la justice et la protection de cette population.
A suivre...
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Posté Le : 29/08/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com