Algérie

Les Nations disparues



LE PEUPLE DE SABA ET L’INONDATION D’ARIM L’État Sabéen se permit même d’adopter une politique expansionniste, grâce à son armée qui était l’une des plus puissantes dans la région. Ainsi les Sabéens ont-ils conquis les terres du vieil État Qatabéen, et ils géraient de nombreux territoires en Afrique. En l’an 24 avant Jésus-Christ, lors d’une expédition menée vers l’Afrique du Nord, l’armée sabéenne infligea une sévère défaite à l’armée de Marcus Aelius Gallus, qui gouvernait l’Égypte au nom de l’Empire Romain, confirmant ainsi sa suprématie dans cette partie du monde à cette époque. Il semble que l’État Sabéen poursuivait une politique généralement modérée, n’hésitant cependant pas à faire usage de la force s’il jugeait cela nécessaire. Doté d’une culture et d’une armée dominantes, l’État Sabéen pouvait être qualifié de «superpuissance» régionale à cette époque-là.La grande force de l’État Sabéen est également décrite dans le Coran. Une déclaration des commandants de l’armée sabéenne, mentionnée dans le noble Livre, prouve que ceux-ci avaient une grande confiance en eux-mêmes; ils avaient en effet déclaré: Nous sommes détenteurs d’une force et d’une puissance redoutable. Le commandement cependant t’appartient. Regarde donc ce que tu veux ordonner. (Surat an-Naml: 33) La capitale de l’État Sabéen était Ma’rib, qui jouissait d’une grande opulence grâce à son emplacement géographique. Cette cité était située aux abords du fleuve Adhanah. Et l’endroit où le fleuve atteignait le Mont Balaq était très propice à la construction d’un barrage. Utilisant cette topographie favorable, les Sabéens élevèrent très tôt un ouvrage de ce type, et ils commencèrent à pratiquer l’irrigation. Ils atteignirent après cela un degré véritablement élevé de prospérité. Et Ma’rib fut l’une des cités les plus modernes de l’époque. Les voyageurs grecs visitant la région parlèrent en termes admiratifs de cette prospérité et témoignèrent du caractère verdoyant de cette partie de l’Arabie.38 La hauteur du barrage de Ma’rib était de 16 mètres, sa largeur était de 60 mètres et il était long de 620 mètres. Selon les estimations, il permettait d’irriguer une zone de 9.600 hectares, dont 5.300 situés sur la plaine du sud et le restant appartenant à la plaine du nord. Ces deux plaines étaient d’ailleurs mentionnées dans l’expression «Ma’rib et les deux plaines» dans les inscriptions sabéennes.39 L’expression du Coran, «les deux jardins, l’un à droite et l’autre à gauche» (Surat Sabah: 15) désigne probablement les jardins imposants et les vignobles de ces deux vallées. Grâce à ce barrage et à son irrigation induite, la région acquit la réputation d’être la plus florissante et la mieux irriguée du Yémen. Le Français J. Holevy et l’Autrichien Glaser ont prouvé d’après des documents écrits que le barrage de Ma’rib existait depuis une époque fort reculée. En effet, des inscriptions rédigées dans le dialecte Himer établissent que ce barrage a rendu la région environnante très productive. Ce barrage a bénéficié d’importantes réparations aux 5ème et 6ème siècles de l’ère chrétienne. Pourtant, cette restauration ne put empêcher l’effondrement de l’ouvrage en l’an 542. Cette catastrophe s’est traduite par «l’inondation du Barrage» mentionnée dans le Coran, source de dégâts profonds: des centaines d’années de labeur des Sabéens disparurent soudain avec la destruction de vignobles et terres cultivées et jardins. Il est un fait avéré que le peuple sabéen est entré dans une phase de récession suite à cet événement, et ce déclin amena la disparition de l’État Sabéen. A suivre ...


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