Les mutations enregistrées dans le monde arabe, une occasion pour renforcer l'intégration économique arabe (économiste)

L'économiste égyptien Ali Souleimane a souligné, mardi à Alger, la nécessité d'exploiter les mutations enregistrées dans le monde arabe pour renforcer l'intégration économique arabe.
Lors d'une conférence sur "les retombées économiques des mutations que connaît le monde arabe", Ali Souleimane a souligné que les révolutions qui ont marqué la région, constituent une occasion propice pour renforcer la coopération arabe dans divers domaines de développement.
Il a, d'autre part, estimé que les pays arabes ont les mêmes problèmes, liés essentiellement au développement, cependant l'action interarabe demeure faible, citant l'exemple du secteur industriel où les négociations arabes avec les entreprises étrangères se font de manière individuelle, alors qu'elles seraient plus bénéfiques si elles étaient collectives, au titre de projets industriels communs.
Il a, dans ce sens, plaidé pour l'utilisation des fonds arabes dans le développement de la région, notamment pour appuyer les positions des pays du printemps arabe, face aux pressions des institutions financières internationales.
Il a ajouté que les effets positifs des révolutions arabes sur les économies de la région seront palpables à long terme, précisant que "la réalisation des objectifs de développement est une question de temps".
Il a, en outre, qualifié "d'irréalistes" les prévisions d'atteindre les objectifs de développement immédiatement après les révolutions arabes", soulignant que "les pays du printemps arabes sont appelés actuellement à consentir davantage de sacrifices pour réaliser leurs aspirations".
Si la révolution en Egypte n'a pas détruit les infrastructures de base, elle a cependant grandement altéré le niveau de développement, ce qui exige des politiques économiques claires et réalistes, a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, il a souligné que les révolutions arabes ont été déclenchées à l'origine pour des raisons économiques, mais elles apportent, néanmoins, la solution, en ouvrant la voie à des gouvernements qui accordent un plus grand intérêt au développement.
"Le plus important dans ces révolutions c'est qu'elles ont changé la politique générale passée du monopole d'une minorité sur le développement à une l'implication de tous les acteurs à ce processus", a-t-il fait remarquer.
Concernant, le régime idéal pour ces pays, le spécialise a préconisé l'adoption d'un système où l'Etat et le privé se partagent les taches, avec la participation de la société civile.
A la clôture de la conférence, organisée par l'Institut national des études stratégiques globales, l'économiste égyptien s'est dit optimiste quant à l'avenir des peuples arabes à la lumière des mutations enregistrées, souhaitant que ces derniers "puissent jouer le rôle de partenaires actifs dans ce nouveau monde".