« Les musulmans doivent rejoindre la modernité » Confidences sur la fréquence - Slimane Benaïssa, auteur, acteur et metteur en scène

Comment Slimane Benaïssa passe-t-il son ramadhan '
Je passe mes journées tranquille, je suis en période de vacances, ici, avec la famille. Le Ramadhan est une fête ou une cérémonie familiale. Donc on dort beaucoup plus qu'on se réveille et on mange énormément le soir. Encore que moi, j'essaye de ne pas trop manger.
Vous avez écrit plusieurs pièces de théâtre dont l'une s'intitule « Les confessions d'un musulman de mauvaise foi », pourquoi ce titre '
Parce qu'un musulman qui se confesse est déjà de mauvaise foi. Il n'y a pas de confessions en Islam. C'est un jeu de mots qui m'a plu et a beaucoup fonctionné. Après la période noire, il y a eu des tentatives de diaboliser l'Islam, c'est pourquoi on a lutté contre cette attitude. Que l'Islam soit terrorisme par définition, non ! C'est une pièce autobiographique où j'ai essayé de montrer comment un jeune musulman est élevé dans le cadre de l'Islam. Le but étant de faire connaître l'Islam à des non musulmans...
Au-delà de l'importance que vous accordez à la femme, serait-ce une manière de dire aussi que l'Algérie n'est pas seulement un pays de guerre ou de terrorisme '
C'est un peu ça. D'autant que nous avons été élevés dans un Islam de paix, dans un Islam éducateur, dans un Islam qui a fondé notre personnalité et notre culture. Je ne peux pas donc nier ma culture essentiellement musulmane. Je suis l'enfant de l'Islam. On a grandi là dedans en luttant contre les extrémismes, mais il faut arrêter l'extrémisme à son extrême. Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
Envisagez-vous d'écrire d'autres pièces similaires '
J'ai eu ma formation religieuse tranquillement, et même une enfance très heureuse à Guelma. Moi, j'aurais passé ma vie à écrire des choses sans pour autant mettre en avant la religion. Peut-être aurais-je eu une réflexion sur la religion à un moment de ma vie, mais malheureusement, pendant la période noire, l'extrémisme est venu en face. Comme dirait l'autre, l'Islam s'est occupé de nous, il fallait bien que l'on s'occupe de lui. J'espère que cette période est dépassée, que nous sommes en train de construire une Algérie dans la paix et la sérénité avec son Islam traditionnel. Pour le reste, il y a beaucoup de choses qui ont été faites de travers, il faut donc les remettre à l'endroit.
Quel message voulez-vous adresser aux musulmans de par le monde '
Les musulmans se doivent d'emprunter d'autres chemins pour rejoindre la modernité, d'être au niveau du monde. Ils sont en train, par leurs attitudes. Il faut trouver d'autres moyens de s'inscrire dans la modernité et de mener au bout toutes les luttes pour sauver nos pays et nos sociétés.