Algérie

« Les mouvements de protestations sont la preuve de l'échec du régime à instaurer l'état de droit »



Même si le professeur en sciences politiques à l'université de Lyon, Houari Addi n'a pas écarté la possibilité que les manifestations ait été « le fruit de manipulations entre les clans qui s'oppose au sein du pouvoir », ce qui est sur pour lui c'est « la faillite du régime à construire un état ».Il déclare que « l'administration par un président « malade et absent » d'un pays jeune de la taille de l'Algérie et avec autant de problèmes donne l'impression « d'un état absent ». Le Docteur Addi a assuré en réponse à la demande d'El Khabar d'analyser les événements, qu'il n'a pas été surpris par les manifestations qui se sont déroulés dans la plupart des wilayas du pays, considérant que c'est « le résultat de l'incapacité de l'état à assurer un service public minimum, et traduit une rupture totale entre la société et le régime qui refuse que les algériens choisissent leurs représentants politiques exactement comme le faisait états colonialistes ». Il n'a également pas hésité à blâmer les élites de leur silence « l'élite algérienne a été surprise par la montée du courant islamistes dans les années 80 parce que leurs analyses ne reflétaient pas la réalité sociale mais sont restées prisonnières des réseaux d'analyses semblables au discours des pieds noirs ». Il a par ailleurs fait part de son étonnement au sujet du black-out médiatique imposé par les autorités à l'égard des événements « que ce refus de communiquer et à donner des précisions à l'opinion publique témoigne du mépris de l'état pour le peuple, et de sa conviction que l'Algérie est la propriété des nobles, des généraux et du sultan Bouteflika comme au moyen âge ». Le chercheur algérien n'exclut pas l'existence de dissensions au sommet de l'état, il souligne que « de nombreuses thèses sont possibles, le président tente peut-être d'amener les militaires à une confrontation avec le peuple et qu'il y ait ainsi des effusions de sang, ou afin d'obliger Ouyahia a quitté le gouvernement ». Il pense enfin que « le taux de chômage ayant atteint les 40% a contribué nourrir les protestations en raison d'une corruption endémique et de la propension des agents de l'état à accaparer les biens de l'état ».


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