Les Moudjahidine de Fellah Ahmed dans les librairies

Dès l’entame, l’auteur, un moudjahid de la première heure, nous plonge dans le feu de l’action à travers cette interrogation : «Quand les moudjahidine sont dénommés les fellaga», en rappelant qu’en Novembre 1954, les moudjahidine algériens sont devenus pour les soldats, ainsi que pour les colons français les «fellaga» puis les «fellouz». L’auteur consacre, après une brève introduction, des chapitres traitant de la résistance de l’Emir Abdelkader, aux multiples insurrections armées qui ont jalonné la vie de l’Algérie de 1830, à Novembre 1954.  Les massacres de Mai 1945 sont consignés par l’auteur qui accorde une attention particulière à l’action du mouvement nationaliste sous la houlette de partis politiques et de l’association des Oulémas algériens. L’enfance de Fellah Ahmed, au cœur de la ville de Annaba, permet de déceler entre les prémices annonçant le déclenchement de la lutte armée de Novembre 1954, à travers les noms cités des jeunes des différents quartiers de la ville, faisant partie, par la suite, du contingent de la force de frappe de la révolution. «Les six historiques du CRUA» ou «Les artisans du déclenchement de la révolution de Novembre 1954» sont immortalisés par un portrait permettant de reconnaître Rabah Bitat, Mustapha Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M’hidi. Le déplacement clandestin de Larbi Ben M’hidi au Caire et le récit de l’arrestation des cinq leaders de la Révolution sont évoqués avec beaucoup de précision. L’ouvrage n’omet pas de mettre en exergue les circonstances de l’arrestation de Larbi Ben M’hidi. Après avoir évoqué la tenue du Congrès de la Soummam et la création du GPRA, Fellah Ahmed énumère une à une les batailles menées par les moudjahidine auxquelles il a pris part, à savoir l’opération commando du Cours Bertania, son arrestation suite à cette opération de fidayi, comment Fellah Ahmed a réussi son évasion du commissariat de police (l’Oasis) de Bône, Annaba, le maquis de Bouguentas (mont de l’Edough) et la rencontre avec le chef militaire Belaïd Belgacem. Le recit sur l’embuscade de Roumanate, la bataille de Aïn Hajel, l’embuscade sur la route nationale Annaba, Berrahal,  l’attaque du village de Berrahal (Aïn Oum El Kheir),  l’embuscade au 8e Km, sur la route Annaba, Seraïdi,  l’embuscade du pont Cavala (Chetaïbi), la bataille d’El Mizan, le mitraillage du Cours Bertagna par Babou Chérif et ses compagnons, enfin, l’embuscade de Oued El Aneb. Il convient de souligner que l’ouvrage contient une riche documentation photographique accompagnée de références historiques faisant école. Ce livre de témoignages consacre de nombreuses pages aux exactions, vexations exercées par le corps expéditionnaire français contre le peuple algérien. Les actes criminels perpétrés par la sinistre OAS sont cités par cet ouvrage de référence, dont un chapitre traite l’acte belliciste de la France à travers les essais nucléaires au Sahara. Le livre de son auteur Fellah Ahmed mérite le droit de figurer parmi la panoplie des ouvrages étudiés par les  écoliers, les lycéens, voire même, les étudiants, car il renferme des faits historiques qui ne souffrent d’aucune ambiguïté.