Algérie

«Les montages de véhicules ne sont pas rentables», selon Abderrahmane Achaïbou


Le doyen des concessionnaires automobiles Abderrahmane Achaïbou, membre fondateur de C2A, a affirmé que l'économie nationale ne profite en rien des activités de montage automobile.S'exprimant hier à l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3, Abderrahmane Achaïbou, membre fondateur de l'Association des constructeurs et concessionnaires automobiles n'a pas lésiné sur les mots en précisant que les activités de montage de véhicules «ne sont en rien profitables à l'économie nationale».
L'expert a argumenté ses propos par «le manque à gagner» causé au Trésor public par ces types d'opération, en même temps que les prix prohibitifs auxquels sont cédés ces véhicules.
En effet, les véhicules montés actuellement en Algérie coûtent plus cher que les mêmes produits importés car ils sont montés puis démontés par leurs fabricants puis remontés en Algérie, engendrant autant de surcoûts. Et pour inverser la donne et la rendre plus profitable pour notre pays, le taux d'intégration devrait dépasser les 40%, or, ce n'est toujours pas le cas.
L'invité de la rédaction a souligné que la situation actuelle dans le secteur de l'automobile est due aux choix effectuées par l'ancien ministre de l'industrie M. Abdessalem Bouchouareb. Il a argumenté ses propos par le chiffre de 3,7 milliards de dollars dépensés pour 180 000 voitures importées durant la période de l'ancien ministre de l'Industrie qui en son temps, rappelle M. Achaïbou, n'avait fait bénéficier les activités de montage qu'à une seule entreprise, en l'occurrence l'entreprise Renault. Et « si nous avions fait en sorte d'utiliser rationnellement les 3,7 milliards de dollars consentis auparavant, nous aurions pu importer 300 000 automobiles et protéger, en même temps, les 100 000 emplois, perdus depuis», a encore précisé M. Achaïbou.
Un autre facteur aggravant de la situation, celui du cahier des charges, datant de 2015 et relatif à l'importation de véhicules neufs. Bien qu'il soit «amendé deux mois après», il permettait, sous des prétextes de sécurité, de rajouter pour environ 1 500 dollars d'équipements, pas nécessairement indispensables» sur ces derniers, contribuant d'autant à augmenter d'environ 40% leurs coûts. Le cahier des charges englobe toutes les catégories de véhicules (voitures, bus, camions, vélos, motocycles et rames.
Les entreprises étaient censées s'engager en vertu de ce cahier des charges à respecter les règles et principes devant organiser cette filière industrielle, remédier aux dysfonctionnements et à augmenter progressivement le taux d'intégration national.
Par ailleurs, le doyen des concessionnaires a proposé de stopper l'importation et le montage de véhicules de grosses cylindrées et autres 4/4, en échange de chacun d'entre eux, il est possible, selon lui, de ramener trois automobiles.
Une vision dictée par la conjoncture actuelle de crise économique à laquelle l'Algérie fait face.
Ilhem Tir
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