Les moniteurs d'auto-écoles en colère

Les moniteurs des auto-écoles de la wilaya de Tizi Ouzou ne décolèrent pas. Après des actions de protestation organisées l'an dernier, les voilà qui reviennent à la charge encore une fois.Plusieurs dizaines de gérants d'auto-écoles ont observé jeudi dernier un sit-in devant la direction des transports de wilaya pour dénoncer leurs conditions de travail et réclamer principalement plus d'examinateurs pour la wilaya. Un dispositif sécuritaire a été déployé sur place dès les premières heures de la matinée. «Nous demandons à être alignés sur les autres wilayas du pays en ce qui concerne le nombre d'examinateurs.
Nous avons un déficit flagrant en la matière», explique un moniteur sur place. À l'aide de leurs véhicules, les moniteurs ont bloqué la route mitoyenne à la direction des transports.
A en croire les dires d'Ahcène Chaibet, un des moniteurs présents jeudi dernier à l'action de protestation, «ce problème a été posé depuis plus de trois ans, mais les autorités n'ont rien fait. Le wali nous a même promis un quota supplémentaire en 2010, mais en vain.
Au contraire, il y avait des mutations ailleurs». «Il faut l'intervention du ministre des Transports», suggère-t-il.Selon les protestataires, la wilaya, qui dispose de pas moins de 360 auto-écoles, n'a cependant que 6 examinateurs, une moyenne d'un examinateur pour 36 auto-écoles, ce qui constitue un déficit énorme en la matière.
Conséquences directe de ce manque, les moniteurs n'auront droit qu'à 15 candidats par semaine, un seul examen tous les 30, voire 45 jours, et un ajournement des candidats qui auront par la suite du mal à rattraper le retard. Dans d'autres wilayas, expliquent les moniteurs, il y aune surcharge d'examinateurs.
«Pourquoi n'en envoie-t-on pas alors pour Tizi Ouzou '» se demandent-ils. Il est utile de préciser que la formation des examinateurs est assurée par le ministère de tutelle, selon ses capacités de créer des postes budgétaires rattachés à la Fonction publique.
A cet effet, notre interlocuteur suggère qu'il suffit de prendre un seul examinateur de chacune des dix ou quinze wilayas où il n'y a pas de manque et de les muter à Tizi Ouzou. «C'est aussi simple que ça», dit-il.
Une délégation de quatre représentants a été reçue par le directeur des transports, Kamel Rezig. Mais à la surprise des moniteurs, le premier responsable n'aurait même pas accepté d'écouter leurs doléances. «Il ne veut ni nous reconnaître, ni entendre nos revendications», nous dira un des représentants à sa sortie du bureau du directeur.
Il dénonce : «C'est un homme (Rezig Kamel, ndlr) qui veut nous casser à tout pris». Par ailleurs, les protestataires n'ont pas manqué de cibler le président de l'Association des auto-écoles de Tizi Ouzou, dont le mandat a expiré depuis une année. Ils l'accusent de «travailler pour ses propres intérêts».
Dans ce registre, les moniteurs comptent reconstruire bientôt leur association afin d'entamer les démarches officielles auprès des responsables du secteur. Enfin, les moniteurs feront savoir que suite à cette action, «le nouveau programme d'examens qui commencera demain à Tizi Ouzou est annulé». Ils ne comptent pas s'arrêter là, disent-il : «Afin de faire valoir nos revendications, d'autres actions plus radicales ne sont pas à écarter».