Algérie

Les monarchies du Golfe plaident pour le statu quo



L'Opep+ devrait s'en tenir à son accord actuel, qui prévoit une augmentation mensuelle de sa production de 400 000 barils de pétrole.Les ministres des pays arabes producteurs de pétrole ont plaidé ouvertement en faveur du maintien de la politique actuelle de production, étant donné que la flambée actuelle des cours du pétrole serait provoquée par des facteurs plutôt conjoncturels, à en croire des délégués de certains producteurs siégeant dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Les monarchies du Golfe, membres de l'Opep, ont rejeté ainsi les appels à pomper davantage pour atténuer la pression sur les prix, lors d'une conférence sur l'industrie tenue, dimanche, en Arabie saoudite.
Le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdelaziz Ben Salman, a déclaré, à cette occasion, que la pandémie et la reprise en cours "nous ont appris la valeur de la prudence".
"Attention, un mot pour lequel je sais que certaines personnes me détestent, mais... je continuerai à être prudent et (conscient de) la nécessité de conserver de la flexibilité dans notre stratégie et d'adopter une perspective à long terme", soutient le prince Abdelaziz Ben Salman, repris par l'agence Reuters.
Le ministre saoudien s'exprimait lors d'une conférence à laquelle participaient également les ministres de l'énergie des Emirats arabes unis et de Bahreïn, ainsi que les ministres du Pétrole irakien, koweïtien et égyptien.
Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al-Mazrouei, a indiqué que l'Opep+ examinait toujours les fondamentaux du marché, particulièrement la balance de l'offre et de la demande, prétextant une géopolitique tendue qui serait la source directe de la flambée des prix du pétrole.
"Nous espérons tous la désescalade... Je pense que notre plan a fonctionné et je ne pense pas que le marché soit extrêmement sous-approvisionné actuellement. D'autres facteurs, qui échappent à notre contrôle, ont un impact direct sur le marché", estime Suhail Al-Mazrouei.
Lui emboîtant le pas, le ministre irakien du Pétrole, Ihsan Abdul Jabbar, estime, quant à lui, que "pour le bénéfice de tout le marché de l'énergie, l'Opep+ devrait s'en tenir à l'accord actuel" pour éviter les surprises.
Même son de cloche du côté des Koweïtiens, dont le ministre du Pétrole, Mohammed Al-Fares, souligne que l'Opep+ était "très sensible" aux réactions du marché qui, de prime abord, sont l'effet de tensions géopolitiques.
Indépendamment de la position collective de l'Opep et de l'Opep+ face aux appels persistants en faveur d'une hausse de la production, tout le monde n'est pas en mesure de le faire, indique le ministre saoudien de l'énergie.
Selon Abdelaziz Ben Salman, le monde pourrait ne pas être en mesure de produire toute l'énergie nécessaire à la reprise économique après la pandémie de coronavirus, les investissements dans les combustibles fossiles étant à la traîne.
L'Opep et ses alliés non-Opep, dirigés par la Russie, ont convenu, le 2 février dernier, de s'en tenir à des augmentations modérées de la production de pétrole, invoquant l'incertitude persistante.
Certains membres de l'alliance Opep+ ont du mal à atteindre leurs quotas de production, alors que les principaux pays consommateurs ne cessent de réclamer plus de brut pour endiguer la hausse des cours, au milieu des craintes d'éventuelles perturbations de l'approvisionnement résultant de la crise russo-ukrainienne.
Les prix du brut américain se situent à environ 91 dollars le baril après avoir bondi de quelque 40% depuis le 1er décembre et atteint, plus tôt cette semaine, leur plus haut niveau depuis 2014.
Les prix du brent, la référence mondiale, ont également grimpé en flèche et approchent des sommets de 7 ans. Le brent s'échangeait, hier, au-dessus des 93 dollars le baril.

Ali TITOUCHE


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