Algérie

Les mises en garde de Benbouzid



Pas de discours rassurant. Le ministre de la Santé préfère plutôt avertir sur les dangers d'une quatrième vague de Covid-19 dont la virulence est difficile à prédire. Tous les indicateurs, assure le Pr Benbouzid, plaident pour un prochain rebond de la pandémie. L'urgence, dit-il, est de s'y préparer, mais surtout de dépasser la réticence vis-à-vis de la vaccination qui est actuellement au point mort. Seuls 4 millions de personnes ont actuellement fait les deux doses de vaccin, alors que l'Algérie dispose d'un stock de vaccins qui pourrait se périmer avant même d'avoir été utilisé. Une réunion du Comité scientifique a eu lieu hier avec, à l'ordre du jour, la riposte à organiser pour faire face à une recrudescence des cas.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Santé rejoint l'avis des nombreux spécialistes qui avertissent sur l'arrivée prochaine d'une quatrième vague de Covid-19 . Le Pr Abderrahmane Benbouzid estime que l'accalmie au plan sanitaire ne devrait pas faire perdre de vue les risques d'une quatrième vague dont il est difficile de prédire le moment de survenue, ni encore moins la virulence. Ce qui est certain, dit-il, c'est que les indicateurs ont toujours démontré qu'en Algérie, le rebond arrivait toujours en décalage de près de six semaines par rapport à l'Europe. « Certains pays sont en plein dans la quatrième vague et nous n'en sommes pas à l'abri », affirmait, en effet, hier le ministre de la Santé, invité d'un plateau de télévision.
Pour y faire face, dit-il, l'urgence est de s'y préparer mais, ajoute-t-il, il est difficile de savoir comment, puisque nul ne peut, à ce stade, prédire quelle sera la nature des besoins à venir. Hier, le Comité scientifique était réuni pour justement faire le point sur la situation épidémiologique et discuter des décisions qui pourraient être prises.
Le ministre de la Santé assure préférer dire que « nous sommes en danger », plutôt que d'être rassurant, pour éviter que le niveau de vigilance, déjà assez bas, ne le soit encore davantage. Sur le front de la vaccination, l'engouement est également en baisse. Actuellement, seuls 4 millions ont un schéma vaccinal complet avec les deux doses recommandées, soit 25% de la population cible. Ce que déplore le ministre de la Santé, c'est la réticence de la population en général, mais surtout celle d'un pan du corps médical, des étudiants dont le taux de vaccination ne dépasse pas 1%, mais aussi celui des enseignants qui est très faible.
Ce que regrette le ministre de la Santé, c'est la campagne contre la vaccination menée même par un certain nombre de médecins. Résultat : un taux de vaccination qu'il qualifie de faible. Répondant aux nombreuses critiques formulées au sujet de la cadence de la campagne de vaccination, le ministre de la Santé rappelle qu'entre janvier et juin derniers, l'Algérie n'avait pas de doses importantes qui puissent permettre le lancement d'une vraie campagne. Il fallait, dit-il, un stock suffisant pour pouvoir l'entamer.
Lorsque au pic de la troisième vague, les centres de vaccination arrivaient à administrer jusqu'à 250 000 doses par jour, notamment au mois de juillet, le ministre avoue avoir, à ce moment, espéré pouvoir atteindre le seuil fixé mais c'est tout le contraire qui s'était produit.
Le recul du nombre de contaminations a eu pour conséquence une baisse de l'engouement pour la vaccination. Il avait alors fallu relancer la campagne avec la rentrée sociale et mobiliser les moyens des collectivités locales pour faire de larges campagnes. Cela a eu très peu d'impact. Résultat : 13 millions de doses de vaccins sont en attente au niveau de l'Institut Pasteur, alors que l'Algérie prévoit d'en réceptionner 5 millions dans le cadre du Covax.
En affirmant ne pas comprendre la réticence pour la vaccination, le ministre de la Santé assure, chiffres à l'appui, que très peu d'effets secondaires avaient été enregistrés et que les statistiques dans les services de réanimation faisaient ressortir que 95% des personnes qui y sont admises n'avaient pas été vaccinées, alors qu'à Sétif, une enquête a révélé que sur 500 personnes décédées des suites du Covid-19 aucune n'avait été vaccinée non plus.
N. I.
Pénurie de médicaments
«Ce n'est pas de mon ressort»
Interrogé au sujet de la pénurie de certains médicaments, le ministre de la Santé a répondu que le médicament n'était pas du ressort de son ministère. Idem pour l'oxygène qui a connu une grande tension durant la troisième vague de Covid-19. Mieux encore, le Pr Benbouzid assure que son propre secteur en souffrait et que son ministère recevait régulièrement des plaintes sur le manque de certains médicaments. Citant l'exemple des médicaments destinés à traiter le cancer, Benbouzid explique qu'il avait mis en place une commission qui avait établi une liste de médicaments nécessaires aux traitements, mais que son ministère devait «passer par un autre ministère», celui de l'Industrie pharmaceutique, qu'il n'a pas cité nommément pour pouvoir les obtenir. «Ce n'est pas normal !» assure-t-il.
N. I.
Du nouveau pour les salles des fêtes
Fermées depuis le début de la pandémie de Covid-19, les salles des fêtes pourraient être bientôt autorisées à rouvrir. Le ministre du Commerce a, en effet, saisi son homologue de la Santé à ce sujet et un protocole sanitaire devant permettre leur réouverture a été finalement établi.
Les salles des fêtes devront respecter un certain nombre de conditions pour pouvoir activer à nouveau, notamment la réduction du nombre de personnes pouvant y être reçues mais également le port obligatoire du masque.
N. I.


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