Algérie

Les mises au point du ministre des Affaires religieuses Les mosquées, les kamikazes et les Américains



« Le recrutement des kamikazes et des terroristes ne se fait pas à l?intérieur des mosquées, mais dans les alentours de ces édifices religieux, c?est-à-dire sur la voie publique». Telle est la mise au point faite, hier, par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, au forum d?El Moudjahid. Le ministre des Affaires religieuses a défendu les mosquées, dont certaines ont été accusées d?être derrière le recrutement des kamikazes et des terroristes, comme la mosquée de l?Apreval à Kouba. Le ministre a affirmé que le recrutement des terroristes ne se fait pas à l?intérieur des mosquées mais à l?extérieur, près des mosquées. «Ces groupes se réunissent près des mosquées. Il y a même d?autres groupes qui ont transformé les placettes des mosquées en marchés», a tenu à souligner Ghlamallah en indiquant que son département n?a pas les prérogatives d?intervenir sur la voie publique. «Nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe à l?extérieur des mosquées. Mais, rassurez-vous, nous avons des fidèles qui nous fournissent des informations sur ce qui se passe à l?intérieur des mosquées», a-t-il précisé. Et d?argumenter: «la preuve, l?imam Cheikh Amine de la mosquée Apreval a cessé l?exercice de son activité en tant qu?imam depuis plus de deux mois et demi, suite à une instruction de la direction des Affaires religieuses qui avait décidé de le présenter en conseil de discipline en raison de ses prêches». Le ministre a expliqué que Cheikh Amine a disparu par la suite, alors qu?il devait passer en conseil de discipline. Ghlamallah a laissé entendre que son département avait agi avant même les services de sécurité sur le cas du Cheikh Amine. Le ministre des Affaires religieuses a estimé, par contre, qu?il y a un peu d?exagération dans les informations rapportées, après les derniers attentats terroristes, sur l?implication des mosquées dans le recrutement des kamikazes. «S?il y a un imam qui a failli, cela ne veut pas dire que tous les imams ont tort. Il ne faut pas oublier que pas moins de 96 imams ont été assassinés par des terroristes durant la décennie noire», a-t-il mentionné. Et le ministre d?ajouter que les mosquées ne recrutent pas des terroristes mais elles accueillent pas moins de 14 millions de fidèles lors de la prière du vendredi et des tarawih durant le mois sacré. «Les 14 millions de fidèles se rendent à la mosquée pour prier» a-t-il dit. Les imams qui prêchent pour la violence sont des cas isolés qui recrutent des victimes en dehors de la mosquée. Par ailleurs et concernant des informations faisant état de l?ingérence de l?ambassade américaine dans certaines affaires de notre pays, Ghlamallah a été catégorique. Il démenti l?information selon laquelle l?ambassade des Etats-Unis à Alger ait diligenté une enquête sur la destination de l?argent de la Zakat. Une enquête qui aurait été ordonnée, selon des informations rapportées par certains organes de presse, par les Américains pour vérifier si l?argent de la Zakat n?alimente pas les comptes des terroristes. Le ministre a répondu que cette information est non fondée en précisant que «le seul organisme qui s?est présenté au ministère des Affaires religieuses pour enquêter sur les fonds de la Zakat, c?était l?Inspection générale des finances (IGF) et dont les enquêteurs sont repartis tout de suite après avoir été informés que la gestion et le contrôle de l?argent de la Zakat se faisaient par l?administration des Affaires religieuses et des Wakfs». Et pour couper court à toutes formes de polémique sur la question, Ghlamallah a donné d?autres explications. Il a indiqué que l?argent de la Zakat est contrôlé et distribué aux nécessiteux par la commission des donateurs elle-même. «Notre ministère n?a fait que donner à ces donateurs les moyens, outils informatiques, un lieu de rencontre. C?est pour dire que notre département n?est nullement concerné par la distribution ou la gestion de l?argent du Zakat», a encore précisé le ministre. Le conférencier a également indiqué que tout donateur, même s?il n?est pas membre de la commission des donateurs, peut à n?importe quel moment consulter le site internet des chèques postaux pour savoir où va l?argent. «Car toute opération doit passer par les chèques postaux, il n?y a pas de l?argent liquide» a-t-il affirmé. Toujours dans le même contexte, le ministre a apporté des précisions concernant les deux derniers rapports de l?ambassade américaine sur le Christianisme en Algérie. Sur l?information évoquée dans le rapport qui a révélé qu?il y a 500.000 chrétiens algériens en Algérie, le ministre a répondu qu?»il peut y en avoir davantage ou moins, cela ne nous dérange pas, l?essentiel est que chacun respecte l?autre». Ghlamallah a ajouté que les statistiques sur le nombre des chrétiens en Algérie doivent être données par les autorités algériennes et non pas par l?ambassade américaine. Le ministre des Affaires religieuses n?a ni infirmé, ni confirmé le chiffre de 500.000 chrétiens algériens. Il a seulement indiqué que beaucoup d?étrangers chrétiens travaillent pour le moment dans notre pays. Et sur la remarque relevée dans le rapport américain faisant état que l?Algérie ne respecte aucune autre religion que l?Islam, Ghlamallah a affirmé qu?il s?est entretenu avec les rédacteurs de ce rapport en leur soulignant que l?Algérie n?a jamais refusé un visa à un étranger parce qu?il est chrétien et que notre pays n?a jamais renvoyé un avion parce qu?il transportait des étrangers de confession chrétienne. Et d?ajouter que «nos imams n?ont jamais essayé d?endoctriner des étrangers chrétiens pour qu?ils deviennent musulmans». «Nous agissons comme le recommande l?Islam sur le principe du respect des religions».


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