Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould
Kablia, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la radio chaîne 3 a donné une
esquisse sur le projet d'amendement de la loi sur les partis politiques.
Interrogé sur ce sujet, le ministre a fait savoir qu'il sera surtout question
de deux points qui seront changés. Il s'agit du régime de représentativité.
Selon lui, soit l'on optera pour un régime à la proportionnelle totale où prime
la majorité, «qui permet au parti qui a le plus grand nombre de voix d'avoir la
majorité des sièges au sein de l'Assemblée, ou pour une proportionnelle qui
permettra à un grand nombre de partis d'être représentés».
L'autre mesure qui fera l'objet d'une loi complémentaire à la loi
organique concernera la compatibilité ou non du mandat électif avec certaines
fonctions. «Le but est de rompre le lien entre le pouvoir et l'argent»,
explique le ministre. Le projet de loi sur les partis vise à «corriger les
insuffisances de l'actuel texte promulgué en 1990» intervenu dans le sillage de
la révision de la Constitution en 1989 et qui «dans la précipitation n'a pas
évalué tous les contours avec des conséquences négatives que l'on connaît, et
on s'est retrouvé avec une loi extrêmement permissive», a estimé M. Ould
Kablia. «Une soixantaine de partis avait alors vu le jour, une quarantaine a
disparu du champ politique», souligne le ministre. Et ce dernier d'ajouter que
les amendements de cette loi ont pour but de permettre une réelle
représentativité et un fonctionnement démocratique des formations politiques.
«Aucun parti politique ne sera agréé avant le deuxième semestre 2012», a
affirmé le ministre. «Pour qu'un parti soit agréé, il doit avoir des adhérents
dans toutes les régions du pays, tenir des assemblées générales régulièrement
et des scrutins à bulletins secrets», affirme le ministre.
«Or, poursuit-il, ce que nous constatons actuellement, c'est qu'il y a
des personnes qui sont à la tête de leur formation politique depuis plus de dix
ans, d'autres sont contestées et il y a même des partis politiques qui ont
plusieurs directions». Le ministre a indiqué qu'«une quarantaine de demandeurs
attend l'agrément dont cinq ou six partis dirigés par des personnalités connues
et à propos desquels on parle souvent».
Interrogé sur la possibilité ou non d'agréer des partis islamistes, Ould
Kablia a affirmé que l'article 42 de la Constitution interdit tout parti basé
sur des critères religieux, ethniques, linguistiques, racistes ou sexistes.
«Les partis islamistes se revendiquant d'un référent autre que républicain ne
seront pas agréés», tranche le ministre. Interrogé si le Fis dissous sera
réhabilité ou non, M. Kabila a répondu que «c'est un point qui n'a pas encore
été discuté».
Invité à analyser le dernier attentat commis contre des militaires, le
ministre a soutenu qu'il est possible que les armes utilisées soient en
provenance de Libye et que les services de sécurité travaillent sur la détermination
de leur origine. Il est possible, selon lui, que cet acte ignoble soit lié à la
situation politique dans le pays et qu'il est sans doute le résultat d'une
baisse de la vigilance suite à l'amélioration de la situation sécuritaire. «Il
y a évidement des possibilités d'infiltration d'armement à partir de la
frontière libyenne. Je n'ai pas connaissance que ces armes sont déjà parvenues
mais cela n'est pas à exclure compte tenu de la recrudescence des actions
contre les services de sécurité», a-t-il dit.
«La situation sécuritaire aux frontières est stable. Elle est suivie et
contrôlée. Des moyens importants ont été mis en place le long des frontières du
Sahel, pas nécessairement à cause de la situation qui prévaut en Libye. Ils ont
renforcé leur présence au niveau des frontières libyennes qui sont longues de
plus de 1000 km», a rassuré le ministre. Enfin, le ministre a jugé
«inopportunes» les déclarations de Frank La Rue, rapporteur spécial de l'ONU,
sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'expression et
d'opinion, émises dimanche dernier, lors d'une conférence de presse à Alger.
«Elles ne nous engagent absolument pas. Ceux qui veulent nous donner des
leçons, doivent bien se garder de le faire», a dit M. Ould Kablia. «La
Constitution algérienne accorde le maximum de libertés qui peuvent ne pas
exister dans d'autres pays.
Des pays qui nous donnent la leçon aujourd'hui. Il s'agit de la liberté
de conscience, la liberté syndicale, la liberté d'expression, la liberté de
réunion, la liberté d'association. Il y avait eu peut-être une petite
restriction avec l'application de l'état d'urgence. Maintenant que cet état
d'urgence a été levé, toutes ces libertés vont être restaurées et l'accès aux
médias également autorisé et encouragé», a-t-il déclaré.
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Posté Le : 21/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com