Algérie

Les mises au point de Boultif



Les mises au point de Boultif
La compagnie est sous les feux de la rampe depuis quelques semaines. Pas forcément pour de bonnes nouvelles. Certains y ont vu un acharnement, une sorte de campagne médiatique qui viserait à écorcher l'image de l'entreprise. Comble du hasard, des incidents inhabituels se sont succédé. Ils s'ajoutent au dramatique crash de l'avion affrété à Swift Air, qui a coûté la vie à 116 passagers, le 24 juillet dernier. Le président-directeur général d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, y voit le début d'« une cabale ». Non sans soupçonner la concurrence d'en être l'instigatrice quand des incidents « mineurs » sont surmédiatisés. « Le tragique incident du crash du 24 juillet dernier de l'avion affrété à Swift Air a fait qu'Air Algérie est sous la loupe de la presse », a-t-il dit, hier, sur les ondes de la Chaîne III. Du coup, les incidents qui s'en sont suivis, comme celui de samedi dernier quand un avion de la compagnie avait fait demi-tour dix minutes après son décollage de Constantine suite à un problème technique, ou encore le cas des deux appareils qui se sont heurtés sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene, ont été amplifiés, aux yeux du PDG. « Ces incidents, en temps normal, arrivent tous les jours. Ce n'est pas propre à Air Algérie. Je tiens à relativiser », a-t-il tenu à minimiser, non sans répondre aux griefs adressés à la compagnie, notamment en matière de prestation de service et des retards assez récurrents des vols. La mise au point s'étend à l'audit interne que vient de lancer le ministère de tutelle. Celui-ci ne concernerait pas, selon ce responsable, la gestion de l'entreprise, mais le volet opérationnel de l'exploitation dans le but d'améliorer les prestations et l'accueil de la clientèle. Boultif consent qu'il y a, effectivement, matière à améliorer l'état des lieux. « Nous n'avons jamais dit que tout est parfait, il y a des problèmes de ponctualité et d'accueil. Mais nous avons consenti beaucoup d'efforts », admet-il. « Statistiquement, on est passé en termes de ponctualité de 50 à 60%. En termes d'accueil des passagers, les choses sont en train de s'améliorer », précisera-t-il. Mais il récusera avec véhémence le jugement selon lequel il y aurait un problème de management. « Je ne comprends pas que l'on puisse parler d'une défaillance en matière de management au sein de la compagnie. Je ne vois pas comment peut-on mesurer une défaillance en management ' Je ne vois pas en quoi on peut évaluer une défaillance de management. Un management est global. Il y a des secteurs et des indicateurs de performance », se défend-il, avant d'arborer, en guise d'argument massue, les bons résultats de la compagnie. Le chiffre d'affaires d'Air Algérie connaîtrait « une courbe ascendante ». « En 2010, il était de l'ordre de 55 milliards de dinars et en 2013, on a enregistré un peu plus de 69 milliards de dinars », indique-t-il. Et la compagnie a enregistré, selon la même source, plus de 1,5 million de passagers à l'international ces trois dernières années. « Nous comptons clôturer l'année 2014 avec 5 millions de passagers (national et international) alors qu'on était à 3,5 millions en 2010 », note Boultif. Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a confirmé, hier, à l'aéroport d'Alger, en marge du départ d'un premier groupe de pèlerins en Arabie saoudite, que « des mesures rigoureuses ont été prises à travers l'ouverture, la semaine dernière, d'une enquête exhaustive et détaillée, diligentée par l'Inspection générale du ministère des Transports sur la compagnie Air Algérie ». Et de préciser que « l'audit concernera la gestion, l'organisation, le recrutement, l'encadrement et la qualité des prestations d'Air Algérie ». Boultif a reconnu que l'audit en question a été lancé par le ministère des Transports. « Un audit est en cours. Il est le bienvenu car il vise à améliorer le travail au sein de la compagnie », estime-t-il. La compagnie publique va, en outre, enrichir sa flotte, actuellement de 43 avions, de 16 appareils supplémentaires sur la période de décembre prochain jusqu'à fin 2016. Ce qui lui permettra de se passer du recours à l'affrètement d'aéronefs qui l'a ébranlée avec le crash de juillet, et dont les résultats de l'enquête seront dévoilés le 20 septembre prochain par le Bureau français d'enquête et d'analyse. Concernant l'indemnisation des victimes de ce crash, Boultif a indiqué que ce dossier est pris en charge par la compagnie d'assurance Caar avec une compagnie de réassurance à l'étranger.




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