Algérie

Les mis en cause devant la justice



l'audition devra se poursuivre probablement jusqu'à la fin de la semaine en coursInévitable réouverture du dossier de dilapidation et de détournement de plus de 200 milliards à la société Somic de Skikda, après l'achèvement de l'enquête complémentaire ordonnée en 2016 par le magistrat instructeur en charge du dossier.
Bien que le scandale n'a pas encore connu son épilogue, il semblerait que l'enquête complémentaire demandée par le juge d'instruction, près le tribunal de Skikda soit porteuse de révélations sur ce scandale qui a fait couler beaucoup d'encre.
En témoigne la réouverture du dossier par l'instance juridique qui, selon la source d'où a filtré l'information, a convoqué les 55 présumés suspects impliqués dans cette affaire scabreuse, dont 11 femmes, pour audition. Selon les précisions apportées par les mêmes sources, l'audition devra se poursuivre probablement jusqu'à la fin de la semaine en cours, au vu de la complexité du dossier et le nombre de mis en cause. Sont présumés impliqués dans cette affaire, deux ex- directeurs généraux, chefs de services commerciaux, directeurs commerciaux, des chefs de plusieurs services, dont la direction financière, ainsi que plusieurs autres cadres responsables de nombreuses filiales de Sonatrach, présentes dans la wilaya de Skikda.
Les relents du scandale font également état de l'implication de deux fournisseurs, un entrepreneur et deux étrangers, dont un Américain et un Japonais entre autres. Une batterie de griefs est retenue à l'encontre de ce panel de prévenus, à savoir de détournements de fonds, attribution de marchés non conformes à la législation, disparition d'équipements de pointe coûteux, établissement de faux documents, destruction volontaire de documents, un fait entravant le cours de l'enquête, octroi d'avantages injustifiés, blanchiment d'argent, corruption et transfert de capitaux et violation de la réglementation, en matière de passation de marchés, dans le cadre de l'opération de rénovation du centre de liquéfaction de gaz naturel (train GNL) de la zone industrielle de Skikda. Un marché remporté par la société américaine Kabiar, pour la rénovation de la raffinerie de Skikda, pour une enveloppe de 85,2 milliards de dollars. Il est également retenu que lors de la conclusion du contrat de réalisation dudit projet de rénovation entre ladite firme américaine et la société coréenne Samsung, d'autres marchés douteux ont été signés, lesquels ont causé d'importants préjudices au Trésor public estimés, selon l'enquête préliminaire, à 200 milliards de centimes. Un montant probablement revu à la hausse par un complément d'enquête. Un point qui, jusqu'à la mise sous presse n'a rien laissé filtrer. La mise à nu de ce scandale était, rappelons-le, le fruit d'investigations engagées sur la base d'informations parvenues aux services de la Gendarmerie nationale de Skikda, faisant état d'une série de malversations et de dilapidations de deniers publics au sein de Somic et Ing, deux entreprises relevant du Groupe Sonatrach.
L'information judiciaire dès lors engagée par les services de sécurité, a abouti à la découverte d'un trou financier, de l'ordre de 200 milliards de centimes.
Les mis en cause avaient, rappelons-le, fait l'objet d'interrogatoire, par les éléments de la brigade économique et financière de la gendarmerie de Skikda, puis déférés par-devant le juge d'instruction, près le tribunal de Skikda. Ce dernier avait rappelons-le, placé 20 d'entre les mis en cause, sous contrôle judiciaire, et avait demandé la confiscation des passeports des 55 prévenus dont les 11 femmes, avec la saisie conservatoire de leurs biens. Une demande de restitution des passeports, avait été introduite par les avocats de la défense, devant la chambre d'accusation près la cour de Skikda, qui, rappelons-le, avait rejeté la demande de restitution des passeports et la levée de la saisie conservatoire des biens des prévenus. Une décision justifiée par le non-aboutissement de l'enquête et la satisfaction de la demande serait liée à la disculpation indirecte des prévenus par la justice et leur acquittement pur et simple.
En outre, dans le cadre de leurs prérogatives, l'instance juridique en charge de l'affaire, avait, outre la demande d' une enquête complémentaire, instruit les services de sécurité, de perquisitionner aux domiciles d'anciens et actuels cadres et responsables des entreprises Ing et Somic, relevant du Groupe Sonatrach, à Skikda. Ces mesures étaient intervenues, notons-le, suite aux soupçons après la disparition d'un important matériel estimé à plusieurs milliards, ce qui explique la demande du complément d'enquête. Ce dernier avait, rappelons-le, été enclenché, sur la base de données à l'origine de l'élargissement de l'investigation à d'autres wilayas: Annaba, Sétif et Alger, entre autres.
Des wilayas où plusieurs cadres impliqués possèderaient des villas huppées et des locaux à caractère commercial. Des biens immobiliers acquis par des cadres de Somic dans le cadre du blanchiment d'argent. Ce qui explique la portée du dossier devant le pôle pénal de Constantine spécialisé dans la lutte contre le crime organisé, la contrebande, le blanchiment d'argent et le trafic illégal. Affaire à suivre.


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