Les minotiers veulent créer leur association

L'idée forte qui se dégageait à travers toutes les interventions lors du colloque sur le blé tendre organisé hier, au Sheraton d'Oran par France Export Céréales, était de jauger la disponibilité du marché algérien, afin de rester le premier client de l'hexagone. Pour cette rencontre, habituellement organisée à Alger par le même initiateur, l'objectif assigné est d'être à l'écoute des minotiers qui demeurent l'un des maillons les plus importants menant au client et qui sont souvent décriés par les boulangers pour la qualité de la farine panifiable qui leur est fournie. Plusieurs communications ont été programmées pour aborder, dans l'ordre, l'équation entre le blé français et le pain algérien, l'optimisation de l'écrasement du blé français ou encore un état des lieux du marché mondial des céréales à la veille de la campagne 2008/2009. Yann Lebeau, de France Export Céréales, a fait ressortir lors de son intervention, que le blé français est très brigué en Algérie pour des raisons historiques et par l'adaptabilité de la farine issue du blé tendre français aux besoins du pain algérien, notamment la baguette qui est d'origine française. Seulement, d'autres pains purement traditionnels et d'autres récemment introduits en Algérie, à l'instar du pain syrien, font que les producteurs de blé français devront s'adapter aux particularités de ces variétés. M. Lebeau nous a précisé que la France demeure l'un des premiers fournisseurs de blé à l'Algérie et devance de très loin le Canada et les Etats-Unis, avec un taux de pénétration du marché algérien qui dépasse les 50 %. Mais l'offre française a été quelque peu affectée en 2007 suite à la régression de 10 % de la production française pour atteindre les 3,4 millions de tonnes, un phénomène qui n'a pas été observé depuis près de 15 ans. En filigrane, on peut comprendre que la France n'a nullement l'intention de perdre ses parts du marché algérien au profit d'autres producteurs mondiaux. Par ailleurs, notre interlocuteur nous fera savoir que la centaine de meuniers recensés à travers le pays comptent créer leur propre association, afin d'avoir un cadre qui peut les représenter tant au niveau national que par rapport aux fournisseurs. Pour rappel, cette idée a germé depuis que l'Etat a confié il y a deux années, l'exportation des céréales au seul organisme étatique l'OAIC. Concernant la grande tendance du marché mondial des céréales, Xavier Rousselin, membre de la délégation française, a décortiqué les spécificités actuelles de ce marché à la lumière des dernières augmentations qui ont été constatées sur le cours mondial. Il a affiché à cet effet un optimisme en avançant que les prix resteraient stables durant les prochains mois et que le prix moyen se situerait aux alentours de 312 dollars la tonne.