Les ministres de l’Intérieur et de l’Habitat à Oran

Zerhouni et Moussa «au chevet» du vieux bâti «Il y a urgence à prendre en charge les familles sinistrées de la ville d’Oran, mais il reste à régler la problématique de gestion de ces différents programmes de rénovation proposés à court et moyen terme et qui nécessitent, dans ce contexte actuel de défi, une adaptation des nouvelles technologies et une planification en matière de réhabilitation et de conception des immeubles». C’est ce qu’a annoncé, hier, au siège de la wilaya d’Oran, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Zerhouni, lors d’une conférence de presse improvisée en marge d’une rencontre d’évaluation sur les constructions à risque afin de préserver la vie des habitants de cette ville et, partant, de son vieux bâti, pour lequel elle ne cesse d’appeler au secours depuis des lustres. Un sacré vieux bâti qui s’effrite à la moindre secousse tellurique, comme celle du 6 juin dernier qui a provoqué l’effondrement de 10 bâtisses, des fissurations au niveau de 27 immeubles, ainsi que deux décès et 27 blessés dus essentiellement au mouvement de panique qui s’en est suivi. Le séisme a secoué l’esprit des responsables à un tel point qu’ils ont été amenés à prendre en charge sérieusement ce dossier, comme l’a si bien dit le wali d’Oran, Tahar Sekrane, qui a présenté un bilan sur l’état du vieux bâti et des actions engagées pour prendre en charge les populations qui y vivent dans des conditions difficiles, avec cette nécessité de réaliser en urgence des opérations spécifiques pour un total d’au moins 657 unités pour le relogement de près de 5000 familles qui vivent dans des habitations non sécurisées. Sans parler des autres immeubles, plus de 258 qui menacent ruine. Un dossier volumineux qui a été présenté, à l’occasion, à Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de la Construction, qui a saisi l’opportunité pour parler surtout des questions techniques liées à des opérations de réhabilitation et d’aménagement urbain du futur Oran, invitant le directeur de l’urbanisme de la wilaya à fixer des objectifs pour réaliser, au moins partiellement, ce qui peut être réalisé avant avril 2010; un rendez-vous important qui attend El Bahia qui doit abriter la 16e Conférence mondiale de l’énergie. «Il s’agit d’un futur immédiat à rénover, encore faut-il avoir des idées claires, à commencer par le plus urgent et le plus facile à gérer», indiquera le ministre de l’Habitat et de la Construction qui précisera, par ailleurs, que le lancement de cette opération pilote de rénovation, menée au niveau de certains sites pilotes du centre ville, doit être confortée par un travail d’expertise du CTC qui dispose d’outils élaborés pour juger techniquement de l’état du bâti. «Il faut profiter de cette opération pour faire de la mise à niveau en la matière», comme le dira le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales qui a évoqué l’urgence en termes de prise en charge des sinistrés, ainsi que l’adaptation moderne des constructions dans ce genre d’opérations. Rendez-vous est donc pris dans un mois avec les gestionnaires pour un diagnostic complet sur ces dossiers de réhabilitation du vieux bâti à risque. «Il faut un dispositif complet pour que les gens aillent vers la réhabilitation». Concernant le dossier d’El Hamri, «Nous sommes prêts, dira le ministre, à donner des aides aux 550 sinistrés recensés, mais uniquement à ceux qui n’ont pas bénéficié de l’aide de l’Etat». Autre détail, les logements CNEP, les bâtiments industriels et ceux de Sonatrach peuvent être récupérés pour être mis au service des collectivités locales, avec cette nette précision de mettre un dispositif qui permet à l’Etat d’acquérir les immeubles en milieu urbain. C’est le cas, notamment, de la carcasse en béton appelée communément Château-Neuf, qui attend preneur depuis 20 ans. Elle vient d’être proposée pour servir de siège à la mairie d’Oran. Safi Z.