L'optimisme se dévoile lorsque les plans relatifs à l'éradication de l'habitat précaire et ceux des autres formules sont exprimés par les autorités locales. Mais la ville ne cesse de loger et de reloger sans réussir à satisfaire la demande, au point où l'on émet des doutes sur les relogements des mêmes familles, surtout concernant les anciens sites bidonvilles que les autorités semblent ne pas pouvoir éradiquer du fait de leur nombre toujours croissant. Le phénomène a la peau dure -il en pousse autant qu'on en élimine- et influe sur l'équilibre de l'offre et de la demande. La réduction significative des souscripteurs des listes s'opère aux compte-gouttes. «C'est aux citoyens de concourir honnêtement aux opérations dans l'actuelle politique du logement aidée grandement par les pouvoirs publics», estime un Constantinois. A chaque livraison de quota d'habitations à Constantine, la grogne gagne la rue et les habitants qui s'estiment oubliés des diverses opérations de relogement manifestent leur exclusion. Une omission endossée à l'administration locale et aux commissions d'études, de l'avis des protestataires des cités populeuses. Malgré l'établissement des contrats- programmes entre l'administration et les comités des quartiers bidonvilles, lesquels désignent leur futur toit préalablement à l'achèvement des travaux, le flou persiste en matière de résorption optimale de la crise de l'habitat. Sinon comment expliquer l'écart gigantesque entre les projets à matérialiser dans la troisième ville du pays et les milliers de demandes de logement entassées sur les bureaux des responsables en charge. La wilaya a engrangé un énorme programme, notamment après la visite effectuée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya en février 2013. En plus des 18 000 unités de type logement public locatif (LPL) arrêtés pour le quinquennat 2010-2014, la région s'est vue dotée de 20 000 autres sur offre du Premier ministre, et ce, pour répondre aux besoins de toute la population.Dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, plus de 8 000 familles ont rejoint leur nouveau domicile au cours de l'année 2013. Et un total de 5 000 attributions a caractérisé le secteur durant la même période. Des projets qui donnent du tournis. Mais la protestation et l'insatisfaction dans les rangs des citoyens souscripteurs persistent. «Il est clair que la politique du logement dans notre pays s'est développée considérablement depuis ces dernières années grâce aux diverses formules proposées. Même si au départ, notamment dans le cadre du logement participatif social (LSP) ou Aadl des retards et des imperfections se faisaient remarquer, les réorientations des gestionnaires ont permis de corriger quelques défaillances», témoigne un citoyen. Une appréciation relayée par la majorité des Constantinois ayant subi les ajournements dans les livraisons des chantiers. Et pour cela, des causes cruciales et récurrentes sont évoquées : problème de foncier ou manque de sérieux et d'engagement chez quelques opérateurs qui déplument les souscripteurs. Ces derniers se souviennent encore des fluctuations des prix des matériaux de construction qui ont lésés leur poche avec des majorations loin des clauses initiales. Actuellement, à titre d'exemple, le programme LSP en cours de réalisation, soit 4 862 unités, accuse un retard considérable, selon le dernier constat établi par la direction du logement et des équipements publics. Les causes de cette lente cadence relèvent de la défaillance de certains promoteurs (non prise en charge en matière de viabilisation). Quant au LPA englobant un total de 6 650 logements, le taux d'avancement est de l'ordre de 48%. Outre les points inhérents aux promoteurs, «l'opposition des exploitants pour les terrains agricoles sur certains sites empêche le lancement de programmes», mentionne le rapport de la Dlep qui ajoutera que certaines contraintes sont liées «à la nature juridique des terrains, privés, EAC et EAI, ce qui implique l'indemnisation des propriétaires après la mise en place des crédits nécessaires en vue de la reprise des assiettes foncières». Cette situation interfère également dans le logement rural dans bon nombre de communes dont Hamma Bouziane, Khroub, Didouche-Mourad où des habitations illicites bloquent le lancement des chantiers. A travers la wilaya, 17 500 aides dans cette formule sont inscrites et seulement 3 182 logements sont achevés contre 3 088 en cours.11 230 logements ne sont pas encore lancés. Le plus grand déficit est à relever dans la commune du Khroub. Sur les 187 unités prévues pour 2013, seules 43 ont été livrées. La commune de Benbadis n'en est pas loin avec 139 livraisons sur les 256 envisagées. L'éradication des chalets à travers la wilaya de Constantine demeure l'autre défi des autorités locales pour aplanir la problématique du logement sous tous ses aspects : 5 802 chalets sont recensés sur les douze communes, dont 3 582 dans la municipalité de Constantine. Le projet ambitieux de réduire le nombre des demandeurs de logements ne pourra voir le jour si les compétences pluridisciplinaires ne s'impliquent pas. «Entrepreneurs, souscripteurs et nature du marché délivré doivent s'inscrire dans un seul objectif : délai de réalisation, qualité de l'?uvre offerte au citoyen et le respect des clauses consignées dans les calepins des parties partenaires», soutient un Constantinois se montrant peu sceptique dans la remise des esquisses relevant du secteur. «Les commissions communales et de daïras doivent veiller au bon déroulement de toutes les étapes permettant la concrétisation administrative. C'est un pas important avant de veiller sur les chantiers éparpillés à travers la circonscription», ajoutera-t-il.N. H.
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Posté Le : 07/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nasser Hannachi
Source : www.latribune-online.com