Algérie

Les mille et une nuits



Les mille et une nuits XCVIIe et XVIIIe nuits Dame de beauté alla exécuter avec joie ce que venait de lui ordonner son père, qui commença aussi à disposer toutes choses dans la salle, de la même manière qu’elles étaient lorsque Bedreddin Hassan s’y était trouvé avec le palefrenier bossu du sultan d’Égypte. À mesure qu’il lisait l’écrit, ses domestiques mettaient chaque meuble à sa place. Le trône ne fut pas oublié, non plus que les bougies allumées. Quand tout fut préparé dans la salle, le vizir entra dans la chambre de sa fille, où il posa l’habillement de Bedreddin avec la bourse de sequins. Cela étant fait, il dit à Dame de Beauté: «Déshabillez-vous, ma fille, et vous couchez. Dès que Bedreddin sera entré dans cette chambre, plaignez-vous de ce qu’il a été dehors longtemps, et lui dites que vous avez été bien étonnée en vous réveillant de ne pas le trouver auprès de vous. Pressez-le de se remettre au lit, et demain matin vous nous divertirez, madame votre belle-mère et moi, en nous rendant compte de ce qui se sera passé entre vous et lui cette nuit. «À ces mots, il sortit de l’appartement de sa fille, et lui laissa la liberté de se coucher». Schéhérazade voulait poursuivre son récit, mais le jour, qui commença à paraître, l’en empêcha. Sur la fin de la nuit suivante, le sultan des Indes, qui avait une extrême impatience d’apprendre comment se dénouerait l’histoire de Bedreddin, réveilla lui-même Schéhérazade et l’avertit de la continuer, ce qu’elle fit dans ces termes: «Schemseddin Mohammed, dit le vizir Giafar au calife, fit sortir de la salle tous les domestiques qui y étaient, et leur ordonna de s’éloigner, à la réserve de deux ou trois qu’il fit demeurer. Il les chargea d’aller tirer Bedreddin hors de la caisse, de le mettre en chemise et en caleçon, de le conduire en cet état dans la salle, de l’y laisser tout seul, et d’en fermer la porte». Bedreddin Hassan, quoique accablé de douleur, s’était endormi pendant tout ce temps-là, si bien que les domestiques du vizir l’eurent plus tôt tiré de la caisse, mis en chemise et en caleçon, qu’il ne fut réveillé, et ils le transportèrent dans la salle si brusquement, qu’ils ne lui donnèrent pas le loisir de se reconnaître. Quand il se vit seul dans la salle, il promena sa vue de toutes parts, et les choses qu’il voyait rappelant dans sa mémoire le souvenir de ses noces, il s’aperçut avec étonnement que c’était la même salle où il avait vu le palefrenier bossu. Sa surprise augmenta encore lorsque, s’étant approché doucement de la porte d’une chambre qu’il trouva ouverte, il vit dedans son habillement au même endroit où il se souvenait de l’avoir mis la nuit de ses noces. «Bon Dieu, dit-il en se frottant les yeux, suis-je endormi? Suis-je éveillé?» A suivre...


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