Algérie

Les mille et une nuits



Les mille et une nuits XCIIème nuit (suite) Ils passèrent ensuite devant la boutique de Bedreddin Hassan, qu’ils trouvèrent encore occupé à faire des tartes à la crème. -«Je vous salue, lui dit Agib, regardez-moi. Vous souvenez-vous de m’avoir vu?» À ces mots, Bedreddin jeta les yeux sur lui, et, le reconnaissant, (ô surprenant effet de l’amour paternel!), il sentit la même émotion que la première fois: il se troubla, et au lieu de lui répondre, il demeura longtemps sans pouvoir proférer une seule parole. Néanmoins ayant rappelé ses esprits:  -«Mon petit seigneur, lui dit-il, faites-moi la grâce d’entrer encore une fois chez moi avec votre gouverneur; venez goûter d’une tarte à la crème. Je vous supplie de me pardonner la peine que je vous fis en vous suivant hors de la ville: je ne me possédais pas, je ne savais ce que je faisais; vous m’entraîniez après vous sans que je pusse résister à une si douce violence». Schéhérazade cessa de parler en cet endroit, parce qu’elle vit paraître le jour. Le lendemain elle reprit de cette manière la suite de son discours: XCIIIème nuit Commandeur des croyants, poursuivit le vizir Giafar, Agib, étonné d’entendre ce que lui disait Bedreddin, répondit: «Il y a de l’excès dans l’amitié que vous me témoignez, et je ne veux point entrer chez vous que vous ne vous soyez engagé par serment à ne me pas suivre quand j’en serai sorti. Si vous me le promettez et que vous soyez homme de parole, je vous reviendrai voir encore demain, pendant que le vizir mon aïeul achètera de quoi faire présent au sultan d’Égypte. -Mon petit seigneur, reprit Bedreddin Hassan, je ferai tout ce que vous m’ordonnerez». À ces mots, Agib et l’eunuque entrèrent dans la boutique. Bedreddin leur servit aussitôt une tarte à la crème, qui n’était pas moins délicate ni moins excellente que celle qu’il leur avait présentée la première fois. «Venez, lui dit Agib, asseyez-vous auprès de moi et mangez avec nous». Bedreddin s’étant assis, voulut embrasser Agib pour lui marquer la joie qu’il avait de se voir à ses côtés; mais Agib le repoussa en lui disant: «Tenez-vous en repos, votre amitié est trop vive. Contentez-vous de me regarder et de m’entretenir». Bedreddin obéit et se mit à chanter une chanson dont il composa sur-le-champ les paroles à la louange d’Agib; il ne mangea point, et ne fit autre chose que servir ses hôtes. Lorsqu’ils eurent achevé de manger, il leur présenta à laver et une serviette très blanche pour s’essuyer les mains. Il prit ensuite un vase de sorbet47, et leur en prépara plein une grande porcelaine, où il mit de la neige fort propre. A suivre...


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