A seulement quatre jours de l’expiration du délai légal pour le dépôt des candidatures, les puissantes fédérations du parti ont déposé de nombreux recours. Des candidats sont contestés, notamment dans les wilayas de Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou et Alger, réputées être des fiefs du parti. Les responsables des fédérations de Bouira et de Béjaïa se sont déplacés, hier, au siège du parti, à Alger, pour déposer des recours.
«De nombreux candidats placés premiers sur les listes ne remplissent pas les conditions nécessaires, alors que des militants connus pour leurs convictions et compétences sont écartés ou mal classés», conteste un militant de Béjaïa. Dans cette wilaya où le FFS compte rafler de nombreux sièges, la colère des militants est telle que certains d’entre eux menacent de boycotter carrément les élections.
Des figures de proue du FFS dans cette wilaya sont mal classées sur la liste pilotée par l’universitaire Arezki Derguini, alors que le président de l’APW sortant n’y figure même pas. Khaled Tazaghart, cheville ouvrière du FFS dans la vallée de la Soummam, n’est classé que 5e. «Une injustice», selon un militant de la région.
A Bouira, de nombreux militants réclament le syndicaliste Zoubir Messaoudi, figure populaire dans la région, pour conduire la liste du parti. Ahmed Betatache, tête de liste désigné par la commission des candidatures, ne semble pas faire consensus.
La colère est la même chez les militants de la puissante fédération de Tizi Ouzou. De nombreuses sections dénoncent le «parachutage» de certaines candidatures «n’ayant pas de passé militant au sein du FFS». Le rattrapage à la dernière minute de l’ancien premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, classé 2e, n’a pas réussi à calmer les esprits. Les protestataires ont investi les locaux de la fédération pour«exiger une révision en profondeur de la liste». Rachid Halet, ancienne figure du parti, qui conduit la liste, aura du pain sur la planche. Mais la grande déception est enregistrée à Alger où l’engouement suscité par le retour d’anciens poids lourds – tels Ahmed Djedaï et Dalila Taleb – s’est vite estompé une fois la liste des candidats dévoilée, même si celle-ci est conduite par une figure militante connue en la personne de maître Mustapha Bouchachi.
Ahmed Djedaï se retire de la compétition
Ancien parlementaire virevoltant et ex-premier responsable du FFS durant les années de braise, Ahmed Djedaï aurait carrément retiré son dossier de candidature. Figure féministe au sein du parti, Dalila Taleb n’a même pas été sollicitée pour figurer sur la liste dans la capitale. «L’enthousiasme suscité après le retour de Djedaï au bercail est vite retombé en ne le voyant pas figurer sur la liste. C’est un leader capable de mobiliser les électeurs à Alger. Avec son absence, l’abstention risque d’être forte et ce serait au profit des islamistes», a estimé un vieux militant du FFS de l’Algérois. Ainsi donc, le plus vieux parti de l’opposition entame très mal sa campagne pour les législatives.
Lui qui comptait faire de sa participation «un choix tactique» court le risque de rater son retour au Parlement après dix ans d’absence. Le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, en est conscient. Contacté hier, il reconnaît l’existence du mécontentement : «Effectivement, nous avons enregistré des recours venus essentiellement des fédérations du Centre. Après que la commission des candidatures ait finalisé son travail, les listes ont été affichées dans les fédérations, ce qui a suscité le mécontentement. Les camarades ont un droit de recours et nous, nous avons deux jours pour les étudier. Une commission va siéger à cet effet à partir d’aujourd’hui.»
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hacen Ouali
Source : www.elwatan.com