Algérie

Les militaires soudanais s'accrochent au pouvoir



La rue soudanaise poursuit sa mobilisation jusqu'à la satisfaction de ses exigences de transfert total du pouvoir aux civils et le retour de l'armée à ses missions constitutionnelles.Le conseil militaire de transition au Soudan a refusé aux civils d'être majoritaire au "conseil souverain", appelé à gérer la période de transition, affirmant par la voix du général Salah Abdel Khalak que cela fait partie de ce qu'ils appellent des "lignes rouges", a rapporté hier le quotidien local As-Saiha. "L'armée accepterait une égalité dans la représentation des civils et des militaires au sein de cette structure", a-t-il indiqué, allant à contrecourant des demandes de l'opposition, de l'Union africaine et de l'ONU, qui exigent le transfert total du pouvoir aux civils dans les meilleurs délais. Ce rejet intervient après la remise au conseil militaire de transition par les forces de la liberté et du changement d'un "document constitutionnel" contenant une vision globale "des attributions et des missions du conseil durant la période de transition".
Parmi les principales propositions contenues dans ce document, figurent en bonne place "la suspension de la Constitution de 2005, une période de transition de 4 années, la constitution d'un conseil souverain mixte composé de civils et de militaires pour gérer les affaires du pays, ainsi que la création d'un conseil législatif transitoire de 120 à 150 membres".
Les forces de la liberté et du changement ont indiqué vendredi qu'elles demeuraient dans l'attente de la réponse de l'armée, "à partir de laquelle se dessineraient les contours de la prochaine étape". De son côté, le porte-parole de l'association des professionnels soudanais APS, Amjad Farid, a affirmé hier dans un point de presse que des "signaux positifs" émanaient du conseil militaire de transition, dont la réponse aux propositions présentées. Ceci étant, le média Rakoba News une commission de médiation entre le conseil militaire de transition et les forces de la liberté et du changement a présenté deux suggestions aux deux parties. Les médiateurs proposent la création d'un "conseil souverain civil" chargé de missions non exécutives, et d'un "conseil de sécurité" composé majoritairement de militaires et quelques civils avec comme missions d'assurer la sécurité et la défense. En cas d'accord des deux parties, la commission de médiation préparera le cadre légal et constitutionnel de la période de transition, ajoute la même source. Mais cette proposition semble avoir peu de chances d'aboutir au vu de la position de l'association des professionnels soudanais, dont le porte-parole Amjad Farid a déclaré que les deux parties n'avaient pas besoin de médiation et traitent actuellement directement. Il n'en demeure pas moins que le général Salah Abdel Khalak n'a pas fait état de refus de l'armée de discuter des propositions formulées par la commission de médiation, se contentant de dire qu'il fallait les soumettre à discussion.
Merzak Tigrine


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