Algérie

Les mesures de désarmement ignorées



Bouteflika fustige les Etats dotés de l’arme nucléaire C’est dans un contexte particulier, caractérisé par des tensions sur le nucléaire iranien, que se tient la Conférence régionale d’Alger sur l’énergie nucléaire et sa contribution au développement durable et à la paix... A l’ouverture des travaux, le président de la République n’a pas manqué de plaider pour un Moyen-Orient exempt des armes nucléaires. «L’Afrique ne peut que soutenir vigoureusement l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Face aux impasses de cette région, où les crises gagnent en acuité et en complexité faute de solutions fondées sur la justice et conformes à la légalité internationale, il est indispensable que le credo de l’atome pour la paix, que le président (américain) Eisenhower a propulsé, se substitue définitivement aux doctrines suicidaires de représailles massives et d’équilibre de la terreur dans cette région névralgique du monde et partout ailleurs», a déclaré M. Bouteflika. Est-ce là un appel en direction de l’administration actuel de la Maison-Blanche pour aller plutôt vers une solution équitable à la crise avec l’Iran? En tout cas, certains n’ont pas manqué de relever cette remarque. Lors de son discours inaugural des travaux de la conférence à laquelle ont pris part 45 pays africains, l’Union africaine, la Ligue arabe et le président de l’AIEA, M. Mohamed El-Baradei, le président Bouteflika a pris la défense des pays en développement, africains notamment, plaidant leur droit à l’usage de l’énergie nucléaire pour des buts pacifiques et de développement. «L’un des objectifs de la conférence est d’encourager les pays africains à améliorer leurs capacités pour tirer profit des progrès scientifiques enregistrés dans le domaine (...) et ces capacités ne sont pas hors de la portée des pays en développement et ne doivent pas constituer un privilège dont ne bénéficient que les pays dotés de bases industrielles et technologiques importantes», a-t-il fait remarquer. Pour le chef de l’Etat, il y a une politique de deux poids deux mesures menée par les puissances nucléaires. «Une légitime préoccupation se développe dans les Etats non dotés de l’arme nucléaire face aux pressions exercées sur eux à l’effet de contracter sans cesse de nouvelles obligations au nom de la non-prolifération alors que les mesures concrètes de désarmement déjà négociées et convenues au niveau international ne sont pas appliquées et alors que les Etats dotés de l’arme nucléaire tardent à honorer leur engagement à progresser de façon sensible dans la réduction de leur arsenaux... ce qui rend pratiquement inaccessible l’acquisition d’équipement tombant parfois abusivement dans la catégorie extensible des technologies à double usage...» Pour Abdelaziz Bouteflika, il est urgent d’accélérer le processus de ratification du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, non sans aborder le danger que constituent des groupes terroristes qui peuvent entrer en possession de ces armes. Revenant à la situation du continent africain, celui-ci, dira le chef de l’Etat, souffre de beaucoup de maux que la dotation en savoir nucléaire peut résoudre. «Les applications technologiques enregistrées dans le domaine nucléaire ont vocation à prendre en charge nombreux besoins avérés de l’Afrique, pour la santé humaine, l’alimentation, la gestion des ressources en eau, l’industrie...» Le chef de l’Etat n’a pas manqué non plus d’exhorter les pays du continent noir à intensifier leur coopération notamment dans le cadre du Nepad et l’Afra, un organisme destiné à promouvoir cette technologie en Afrique. Auparavant, c’est le président de l’AIEA, Mohamed El Baradai, qui a pris la parole. Dans son intervention, il a rappelé les multiples domaines d’utilisation de cette énergie pour l’amélioration du cadre de vie des peuples d’Afrique. L’intervenant n’a pas abordé la crise actuelle liée à l’arme nucléaire, notamment celle concernant l’Iran. Il est à noter que les travaux de cette conférence se tiennent en plusieurs ateliers animés par des experts.


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