Algérie

«Les mesures coercitives ne permettent pas de diminuer les accidents de la route»



«Les mesures coercitives ne permettent pas de diminuer les accidents de la route»
- Les retraits de permis augmentent d'année en année, mais il y a toujours autant d'accidents sur nos routes. Quel commentaire pouvez-vous en faire 'La répression n'a jamais rien réglé. Ces mesures peuvent aider dans certains cas extrêmes, mais les sanctions massives ne traiteront pas le mal à sa racine. Les retraits de permis n'ont pas permis la diminution des accidents de la route pour la simple raison qu'à ce jour nous n'avons jamais réellement posé le problème des accidents de la route avec rigueur. Nous avons toujours posé la question sous l'angle de la trilogie des causes : l'état de la route, l'état du véhicule et la responsabilité du conducteur.Cette interprétation est à mon sens une fuite en avant. Après des années d'études sur les réseaux routiers, je rejette cette trilogie qui n'a rien réglé. Ce qui nous manque, en Algérie, c'est d'abord l'élaboration d'un réseau routier digne de ce nom et une nouvelle approche d'analyse des accidents de la route qui nous permettent de comprendre avec précision le phénomène. Ce n'est pas à travers des mesures de sanctions massives que nous réglerons le problème des accidents de la route.- Vous avez effectué 26 études sur les plans de transport dans différentes wilayas du pays. Quelles ont été vos conclusions et à quoi ont-elles servi sur le terrain 'J'ai effectivement réalisé plusieurs études commandées par les directions des transports de wilaya. J'ai commencé à y travailler dans les années 1990 et j'ai sillonné le pays de Tindouf à Tipaza. Mes recommandations n'ont malheureusement jamais été appliquées. La conclusion est simple, il y a une discordance dans les responsabilités. Une absence flagrante de coordination entre les techniciens chargés de faire des études, les APC, les directions de wilaya et le ministère. C'est tout de même regrettable, qu'on n'applique pas des recommandations pourtant adoptées.- Est-ce pour cette raison que l'Algérie peine à maîtriser le phénomène des accidents de la route 'Oui, entre autres raisons. Il ne peut y avoir de compréhension du phénomène des accidents sans approfondir nos analyses. Il faut aller en amont et élargir les questions pour éviter les interprétations erronées du phénomène. Arrêter de simplifier le problème en l'expliquant par le triptyque «Excès de vitesse, état d'ivresse, chaussées glissantes».- Pour revenir aux retraits de permis qui visent à instaurer plus de discipline?Il y a un des problèmes de fond et plusieurs paramètres sociaux dans l'application de telles mesures répressives. Je pense qu'il faut changer de méthode et aller vers un mode de contrôle plus approprié. Pour qu'il y ait diminution réelle du nombre d'accidents, il faut impliquer les spécialistes qui maîtrisent la gestion et le fonctionnement de la voierie et du système de transport. Il faut aller vers la création d'un organe technique seul capable de comprendre les accidents de la route.




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