Algérie

Les mesures barrières ignorées par les estivants



Tout semble être suspendu à la seule conscience des estivants qui, eux, donnent l'impression de n'avoir jamais entendu parler de ce virus.Les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou, qui ont promis à l'annonce de la réouverture des plages le 15 août dernier de tout mettre en ?uvre pour faire respecter les distanciations physiques sur les différentes plages autorisées à la baignade dans les régions côtières de Tigzirt et d'Azeffoun, ont vite été rattrapées par la réalité du terrain.
Une virée sur certaines de ces plages durant ce week-end nous a permis de constater qu'aucune trace du dispositif promis n'était visible. C'est le cas, entre autres, du Caroubier, une plage située à l'entrée de la ville d'Azeffoun. Sur cette plage, rien ne rappelle l'existence d'une quelconque crise sanitaire.
L'unique endroit où les estivants sont interpellés est l'entrée de cette plage "privatisée" où ils doivent s'acquitter de la somme de 150 DA de frais de parking. Il s'agit d'un parking d'une capacité de plus d'un millier de véhicules, mais dans lequel il est difficile de trouver la moindre place de stationnement à partir de 10h.
D'une extrémité à l'autre de cette plage, une des plus importantes que compte le littoral de la wilaya, les tentes sont collées les unes aux autres. Il en est de même pour les parasols, les tables et les chaises en location. Il n'était pas encore 11h lorsque tous ces équipements avaient déjà trouvé des locataires.
Les milliers de personnes qui avaient envahi le littoral en cette journée caniculaire se les disputaient. Au fil des minutes, le nombre des estivants ne faisait que croître.
Les espaces libres se faisaient de plus en plus rares et les estivants se sont retrouvés quasiment les uns sur les autres. Même dans l'eau, le respect des distanciations entre les baigneurs était impossible. Des distanciations dont personne sur la plage ne semblait se soucier. "Les vendredis et samedis, c'est pire", nous dira un habitué de cette plage.
S'il est vrai que deux bâtisses, l'une occupée par la police et l'autre par la Protection civile, à l'extrémité Est de la plage, sont là pour rappeler la présence de l'Etat, rien, en revanche, n'est fait pour veiller au respect des mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19.
Tout semble être suspendu à la seule conscience des estivants qui, eux, donnent l'impression de n'avoir jamais entendu parler de ce virus.
Ce constat ne concerne pas, à vrai dire, uniquement la plage du Caroubier, mais plutôt toutes les plages de la région, à l'instar du Petit Paradis, dans la commune d'Aït Chafaâ, de Tassalast, de la Grande-Plage et de Feraoun à Tigzirt qui, en raison de la saison estivale qui a été écourtée, enregistrent une affluence jamais connue auparavant.
Une affluence tellement importante que les autorités ont vite été dépassées, et le citoyen, quand bien même serait-il conscient du danger sanitaire qui le guette, ne peut rien, sitôt installé sur une de ces plages qui se sont révélées trop exiguës pour accueillir tous les estivants qui les prennent chaque jour d'assaut.

Samir LESLOUS


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