Algérie

Les messages du président



Le chef de l'Etat est-il excédé par les guerres de positions inutiles et contreproductives actuelles entre plusieurs acteurs politiques et sociaux ' La détérioration du climat social et la recrudescence des conflits sociaux sont à n'en pas douter un des motifs de ce qu'on peut appeler un rappel à l'ordre du président Bouteflika, autant à son gouvernement qu'aux partis et syndicats. Dans son message à l'occasion de la Journée nationale de l'avocat, le président a clairement recadré son gouvernement et, au-delà, certains de ses ministres, pleinement embarqués dans la crise qui secoue notamment les secteurs de la Santé et l'Education depuis plusieurs mois.Une situation dangereuse avec ces conflits sociaux et ces grèves répétitives qui non seulement nourrissent un profond malaise social, mais sont également une menace pour la paix sociale, dans le prolongement de la concorde civile à laquelle le chef de l'Etat tient comme la prunelle de ses yeux. Et, quand le chef de l'Etat lance un appel ‘'à préserver la cohésion sociale et l'unité nationale ainsi qu'à atténuer les situations de tension et de parti pris qui sont nuisibles au consensus'', il pointe du doigt le gouvernement, coupable d'avoir laissé les situations de conflit augmenter, s'aggraver et au final lui échapper. C'est, autrement, d'abord un désaveu, ensuite un rappel à l'ordre quant à l'action du gouvernement dans la gestion justement de certains conflits sociaux, nocifs pour la paix sociale, la concorde civile, le développement du pays.
La situation étant en train d'échapper à tout contrôle, avec cette intervention plus que musclée de la police contre les médecins résidents et leur arrestation sans motifs, leur ‘'rafle'' dans des conditions humiliantes, et ont écorné l'image et la crédibilité du gouvernement qui a laissé faire, sinon commandité cette violence inutile. D'autant que le chef de l'Etat, et il vient de le rappeler, a toujours accordé la priorité et appelé à privilégier le dialogue et la concertation dans toute situation conflictuelle, pour éviter les situations complexes, ce que le gouvernement Ouyahia, en tournant le dos à ces principes sacrés du président, s'est en fait rendu coupable et donc a reçu de face cette volée de bois. Car la poursuite des conflits corporatistes sur fond de marasme social, d'aggravation de la situation économique du pays et donc une incapacité progressive de l'Etat à répondre d'abord à la demande sociale, ensuite à assurer l'essentiel aux citoyens, la paix et la sécurité, est pour le président une menace potentielle et un défi de plus inutile et intolérable pour le pays.
Le message est clair : il faut que tout le monde se calme et le chef de l'Etat rappelle ainsi autant à son gouvernement qu'aux partenaires sociaux et les acteurs de la société civile, et les partis, qu'''il est crucial également de ne pas perdre de vue les enjeux de la conjoncture au vu de la recrudescence des risques et périls qui planent (..)''. Au-delà, c'est d'autre part un cinglant rappel de sa feuille de route au gouvernement qui semble l'avoir là également égarée. Sinon, comment interpréter cette injonction du président Bouteflika lorsqu'il souligne qu'''il importe que tout un chacun comprenne que réunir les meilleures conditions de vie pour le citoyen et améliorer sa situation à tous les niveaux implique la poursuite du développement, et que c'est là un pari tout aussi important, voire le plus important, que d'autres» '
Au demeurant, la situation générale du pays serait, aux yeux du président, inquiétante et porteuse de sombres menaces, ce qui aurait ainsi motivé son intervention pour rappeler à tous, gouvernement et acteurs sociaux, leur responsabilité dans le maintien de la cohésion sociale, la sécurité du pays et la résolution consensuelle des conflits sociaux. Car pour le président ‘'les situations de tension et de parti pris sont nuisibles au consensus dont nous avons si besoin en pareille conjoncture''. Des mises en garde annonciatrices de profonds changements dans les jours ou semaines à venir '


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