Algérie

Les mésaventures du maréchal Haftar



La conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a quitté sa fonction depuis hier, selon le porte-parole adjoint des Nations unies, Farhan Haq. Selon lui, il s'agit désormais de trouver une «personne temporaire pour faire le genre de tâches que Stephanie Williams fait, mais nous n'avons personne à nommer pour le moment». Du coup, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) est désormais dirigée par son responsable Rizdon Zninga dans l'attente de la désignation d'un envoyé spécial comme le précise l'ONU sur son site. L'entourage du SG de l'ONU, Antonio Guterres, salue «un travail incroyable (de Stephanie Williams)» tout en observant que les Nations unies espéraient «qu'elle pourrait prolonger son mandat au-delà de la fin juillet. Mais il s'avère qu'elle a d'autres obligations». Ainsi, Farhan Haq a-t-il expliqué qu' «il y aura toujours des hauts et des bas dans ces efforts, mais Williams a fait tout ce que tout le monde pouvait faire pour essayer de trouver des solutions». Nommée à ce poste en décembre 2021, Williams a effectivement consenti d'énormes efforts de bons offices et de médiation et elle s'est personnellement investie avec les parties prenantes libyennes régionales et internationales pour tenter de concrétiser les trois volets du dialogue libyen - politique, sécuritaire et économique - et pour obtenir des engagements envers la tenue d'élections présidentielle et parlementaires dans le pays. Représentante spéciale par intérim et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) de 2020 à 2021, après avoir été représentante spéciale adjointe pour la MANUL de 2018 à 2020, elle s'en va au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU vient de confirmer la prorogation du mandat de la Mission d'appui des Nations unies pour une période de trois mois, c'est- à- dire jusqu'en octobre 2022. Depuis plusieurs mois, le secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité sont appelés à se prononcer d'urgence sur la nomination d'un nouvel envoyé spécial mais les noms qui ont circulé mi-juillet dernier se sont heurtés au veto de certains membres alors que la crise libyenne menace de revêtir de nouveaux conflits autrement plus complexes à résoudre.Parallèlement à cela, la bataille judiciaire à laquelle est confronté le maréchal Khalifa Haftar, aux Etats-Unis, face à des ressortissants libyens qui l'accusent de tortures et d'exécutions extra-judiciaires a connu un épilogue avec la condamnation de «l'homme fort de l'Est libyen» par une juge fédérale qui le somme de verser des dommages et intérêts aux plaignants. Ce jugement par défaut, Haftar ne s'étant pas présenté, est un revers majeur pour le maréchal en quête d'un destin présidentiel. Des familles ont porté plainte contre lui en 2019 et 2020 lorsque leurs proches ont péri dans les bombardements de villes de l'Ouest au moment où Haftar menait son offensive contre Tripoli. Gelée avant les élections du 24 décembre 2021, la procédure a repris son cours alors que Haftar invoque une immunité de chef d'Etat. Âgé de 78 ans, il fut capturé par l'armée tchadienne en 1969. Libérés dans des conditions énigmatiques par la CIA, il a bénéficié de l'asile politique aux Etats-Unis pendant 20 ans avant de rallier la Libye en 2011. Citoyen américain, il possède selon le Wall Street Journal plusieurs propriétés valant des millions de dollars aux USA.


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