Après de longs mois de tergiversations, le gouvernement confirme qu'il aura bien recours à une loi de finances complémentaire pour réviser le budget 2015 et tenter de faire face aux répercussions de la baisse drastique des prix du pétrole.Hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s'exprimait à l'ouverture de la Conférence nationale sur le commerce extérieur, a déclaré que «dans les mois à venir une loi de finances complémentaire sera présentée au Parlement en vue de prendre des décisions en faveur d'une meilleure maîtrise du commerce extérieur et de l'économie nationale en général».Il a estimé que le pays est en mauvaise posture du fait de sa dépendance vis-à-vis des exportations d'hydrocarbures, de l'anarchie en termes d'importation et de l'étendue des «pratiques économiques informelles».Pour le Premier ministre, les «nouvelles mesures qui seront prises dans le cadre de la LFC-2015 viseront à assurer une meilleure maîtrise du commerce extérieur à travers, notamment, la lutte contre la corruption et la fraude dans le financement des importations». Il a souligné que les mesures en question, ajoutées «au projet de loi rétablissant les licences d'importation, actuellement sur le bureau du Parlement, permettront de mieux maîtriser les importations et de débusquer les fraudeurs». M. Sellal a précisé, par ailleurs, qu'il a chargé le ministre du Commerce de créer «un fichier des importateurs et des exportateurs sérieux et fiables, branche par branche et produit par produit, pour contrer les tricheurs qui ont souvent recours à des registres de commerce de tierces personnes, n'ayant aucune relation avec la fonction d'importateur, pour ruser et s'adonner au trafic, au détriment de l'intérêt de l'économie nationale». Il a ajouté que «la Banque d'Algérie a, pour sa part, donné des instructions pour mieux contrôler et suivre les opérations d'importation».Une mesure qui, selon le Premier ministre, «commence à donner des résultats». Malgré l'accumulation de mauvaises nouvelles, Abdelmalek Sellal a estimé que la conjoncture de la crise actuelle est «une occasion en or» pour le pays, qui doit tout entreprendre en vue de «changer les mentalités» et pousser à une réelle prise en compte des intérêts du pays en s'éloignant des pratiques destructrices pour l'économie nationale.Le Premier ministre a dit vouloir encourager «les entreprises nationales citoyennes, publiques et privées», tout en reconnaissant qu'il existe encore «des réflexes bureaucratiques et certaines mentalités figées faisant la différence entre le public et le privé». Il a fait remarquer, par ailleurs, que «les recettes d'exportation hors hydrocarbures, d'un montant de 4,5 milliards de dinars actuellement, représentent à peine 25% de la facture de l'importation des biens alimentaires».Une situation qui cause, selon M. Sellal, «une déstructuration du commerce extérieur et nous oblige à aller, vaille que vaille, vers la réduction des importations tout en respectant les accords conclus avec nos partenaires de l'UE et de la ZALE».Concernant les négociations avec l'OMC, le Premier ministre a insisté sur le fait que «l'Algérie va y aller à son rythme», en prenant en compte d'abord ses intérêts dans la conjoncture difficile actuelle. A propos du secteur informel, il a relevé que «les liquidités bancaires sont de 2324 milliards de dinars alors que les liquidités informelles sont estimées à 3700 milliards de dinars». Un «déséquilibre» que M. Sellal a demandé à être «corrigé impérativement en vue de réinvestir les capitaux informels au profit de l'économie nationale». Le Premier ministre n'a cependant pas précisé comment il comptait s'y prendre pour arriver à ses fins.
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Posté Le : 31/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zhor Hadjam
Source : www.elwatan.com