Algérie

Les ménages sans la baguette GRÈVE DES BOULANGERS AUJOURD'HUI



Les ménages sans la baguette GRÈVE DES BOULANGERS AUJOURD'HUI
Le matlou' sera la vedette du jour
Le pain traditionnel constitue un palliatif pour la plupart des familles algériennes.
La mot d'ordre de grève lancée pour aujourd'hui par une aile de la corporation des boulangers, aura-t-elle un impact réel sur la vie quotidienne des Algérois, voire de tous les citadins habitant les grandes villes du pays' Rien de moins sûr, au vu des habitudes alimentaires ancestrales.
En effet, la galette communément appelée «tadjine», «matlou'» ou «kesra» et autres appellations, est aujourd'hui disponible partout: chez la voisine, chez l'épicier du coin ou chez le laitier du quartier. Une petite virée auprès des commerçants d'alimentation générale et quelques autres laitiers ou boulangers, nous renseigne sur cette «filière» qui continue à aider, tant bien que mal, les familles à revenu modeste.
Ces «boulangères d'un jour», préparent donc ces galettes à domicile. Certaines, y trouvant une activité lucrative, sont bien équipées et reçoivent des commandes plus ou moins importantes formulées par des commerçants ou par les familles concernés par une fête (mariage, circoncision, fiançailles) ou par tout autre événement, heureux ou non. Ces galettes vendues au commerçant à 20 DA en général sont rétrocédées au consommateur à 25 DA l'unité si elles sont confectionnées de farine seulement, et plus (30 à 40 DA) si elles sont préparées avec un mélange de semoule à hauteur d'un quart ou plus.
Les familles les moins nanties font revendre leur production par leurs enfants souvent dans des conditions à risques, le long des grands axes routiers pour gagner quelques dinars en plus. Introduit par une connaissance chez l'une de ces «boulangères d'un jour» (Tata Hafida), à Kouba (Alger), L'Expression a appris qu'elle s'approvisionnait en farine, sans présentation de registre du commerce bien sûr, chez des grossistes qui la connaissent bien et qui lui cèdent le sac de farine de 50 kg au prix oscillant entre 1050 et 1080 DA, selon la qualité et la quantité demandées.
Cette dame prépare ces galettes sur commande directe du consommateur, mais n'assure pas la livraison aux commerçants. Pour ce faire, elle utilise des plats en argile pour la cuisson afin de restituer un tant soit peu le goût du terroir à ses galettes. Sur commande, elle prépare également des galettes dites «matlou'», «khoubz ekhmir», «khoubz eddar», «m'tekba» aux dattes ou sans, de la pâte feuilletée pour la fameuse «tchakhchoukha» de Biskra...
Il faut dire que les simples ménagères ne peuvent confectionner à elles seules de grandes quantités de galettes car elles ne sont pas suffisamment équipées pour. Il ne faut pas non plus oublier la période particulière du Ramadhan où la «chasse» au bon pain est devenue une pratique courante dans les grandes villes.
Alléchés par les odeurs et les couleurs chaudes et chatoyantes des galettes, les chalands aiguillonnés par le jeûne ne peuvent s'empêcher de se payer un «plus» en acquérant une galette ou un pain traditionnel qui a désormais pignon sur rue et qui est en passe de constituer un sérieux concurrent aux boulangers.


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